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edito

Carte scolaire : Les raisons d'un vote.

19 Avril 2013 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #édito

 

C'était annoncé ! Dans les deux derniers articles, j'indiquais que je souhaitais évoquer la question de l'école. Voilà donc maintenant  ma vision sur ce sujet.

Cette contribution était motivée par deux éléments de l'actualité. Le premier concerne les instances de concertation de cette vénérable institution qu'est l'éducation nationale. Le deuxième porte sur la question des rythmes scolaires.

Depuis 2001 je siège dans cette instance très particulière qu'est le CDEN (conseil départemental de l'éducation nationale). Fin mars, nous étions donc convoqués pour étudier (le mot est un peu fort... vous comprendrez pourquoi) les ouvertures et fermetures de classes sur le département de la Mayenne. Cette séance de printemps n'a pas failli à la tradition... Il s'agit d'un lieu très étonnant ! Il concentre quasiment tous les stéréotypes de la gestion administrée et archaïque d'un service public. Comme je le disais, c'est l'endroit où en théorie, mais en théorie seulement, nous devons valider l'organisation de l'éducation nationale dans le département. Nous y débattons donc des ouvertures et fermetures de classes du 1er degré et de la répartition des moyens pour le second degré. Jusque là, rien de plus normal. Mais sa particularité  est ailleurs. D'abord, nous avons à y subir à chaque fois, la lecture de nombreuses déclarations écrites venant souvent des syndicats d'enseignants  (ils sont quatre...) ou bien des représentants des parents, ou bien encore du DDEN (délégué départemental de l'éducation nationale) et même de certains élus. J'ai beau participer de manière assidue et sage à cette instance, je ne comprends toujours pas pourquoi tous ces partenaires s'évertuent à faire ces grandes déclarations dans une enceinte où seuls les murs semblent avoir une oreille attentive. Pas un mot, pas une phrase de ce qui y est dit, ne sort sur la place publique. Tout cela reste très confidentiel. C'est sans doute la tradition !

Mais ce CDEN n'a pas que cette originalité. C'est aussi un lieu où vous pouvez prendre la position que vous voulez, cela ne change rien à la décision finale. Comme il se doit, le Préfet, ou la Préfète, met les propositions de l'Inspection académique au vote de l'assemblée qui, quasi systématiquement émet un avis contraire, ou au mieux, vote une majorité d'abstentions. Mais la décision revient à la direction d'académie. Ce qui donne, vous en conviendrez,  une certaine idée de la démocratie !

2013, un infléchissement.

Depuis plusieurs années, nous étions habitués à ce que le nombre de fermetures de classes  dans les maternelles et le primaire soit très nettement supérieur à celui des ouvertures, sans que  les effectifs globaux des élèves mayennais ne baissent en proportion. Ceci m'avait d'ailleurs amené plusieurs années de suite à exprimer au moins une abstention, voire même des votes contre ces propositions qui impactaient sérieusement la qualité des services scolaires, en particulier dans nos secteurs ruraux.

De ce point de vue, 2013 connait en effet un tournant. Si le nombre de fermetures reste supérieur aux ouvertures de classes, le nombre de postes d'enseignants sur le département progresse de huit. Ces moyens seront bien utiles. Ils viendront dans certains cas en renfort sur des secteurs en difficulté. Ce sera le cas sur Villaines-la-Juhel, puisqu'un poste sera créé pour une intervention hors classe, de 75% auprès de l'école publique de Villaines-la-Juhel et 25% pour celle de Gesvres. Oh j'ai bien conscience que cela vient compenser la suppression du poste de RASED (réseau d'aide spécialisée aux élèves en difficulté) qui est intervenue l'année dernière, mais au moins, il existe et je m'en réjouis. Ce sont tous ces éléments qui m'ont amené à voter favorablement pour les propositions de la directrice d'académie, même si je me suis retrouvé bien seul sur cette position. Je ne regrette rien, bien au contraire. Je trouve même un peu curieux que certains autres élus ne se soient pas rangés à cette idée qui met en avant l'effort gouvernemental en direction de l'éducation.

Le deuxième sujet porte donc sur les rythmes scolaires. Là, nous sommes au bal des faux culs !

Tout cela devait bien se passer. Les parents étaient pour une demi-journée supplémentaire, les enseignants aussi. Les élus acceptaient  cette nouvelle répartition du temps. Bref ! Il n'y avait qu'à la mettre en place. Et puis, patatras, il aura suffit d'une hésitation du Président de la république devant les maires, d'un délai offert par le ministre de l'éducation nationale aux protagonistes pour l'année de mise en place de ce changement, pour que tout devienne compliqué. Le résultat est affligeant. Moins d'un tiers des écoles vont passer aux neuf demi journée en 2013. Les autres faisant le choix d'un passage en 2014, à moins qu'il s'agisse d'un délai que certains pensent pouvoir mettre à profit pour faire totalement capoter le projet.

Là encore, certaines positions sont surprenantes et bien peu courageuses. Nous avons quant à nous, toujours exprimé le même soutien à cette réforme alors que nous sommes sans doute une des institutions les plus impactées avec le transport scolaire. Nous avons plaidé pour que le passage se fasse simultanément et dès cette année 2013. Nous n'avons été que partiellement entendus, même si la Mayenne se distingue par un taux bien supérieur à la moyenne nationale, avec près de 50 % des écoles qui passent à la semaine des 4,5 jours.

Bien sûr, cette nouvelle forme d'organisation n'est pas très simple à mettre en oeuvre dans les territoires ruraux. Elle est même carrément compliquée là où les classes sont éparpillées au sein d'un même RPI. Mais ne dit-on pas depuis longtemps que tout en défendant le maintien des moyens en enseignants dans nos écoles et en particulier dans les RPI, il faut réfléchir au regroupement géographique des élèves sur un seul site ? Nous le voyons bien avec cette nouvelle organisation. Il est beaucoup facile de prendre en charge cet accompagnement péri scolaire si tous les élèves sont au même endroit. Préparer l'avenir c'est aussi penser à tout cela. Pourtant, je vois encore des lieux où, alors que chacun s'accorde à dire que le maintien des classes est incertain pour les prochaines années, ni élus, ni parents, n'acceptent d'imaginer un regroupement qui garantirait durablement un bon fonctionnement de l'école et de ce qui va autour. Il y a donc encore beaucoup à faire. Et croyez-le bien, c'est un défenseur de l'école rurale qui vous le dit ! Dans cette affaire, je refuse que nous subissions les fermetures de classe, comme cela se fait trop souvent. Je plaide ardemment pour une vraie anticipation, même si je sais qu'elle peut se heurter à l'administration ou aux habitudes. C'est la seule solution qui nous permette d'envisager un bel avenir à nos territoires parce que la formation de nos enfants est essentielle et qu'elle n'a aucune raison d'avoir du retard sur celle des enfants des villes.

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Passe le temps...

28 Décembre 2012 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #édito

Avec le temps va, tout s'en va

Même les plus chouettes souvenirs...

Chantait Léo Ferré

Le temps passe en effet, et nous allons franchir encore ce nouveau changement d'année.

L'occasion de se remémorer ce que fut 2012, et de tenter d'imaginer ce que sera 2013.

2012, l'année du changement, dans la continuité...

Il me semble que dans le courant du mois de mai dernier, j'ai dû écrire quelque chose comme cela.

Les Français ont fait leur choix. A l'heure qu'il est, difficile de savoir si ce choix est regretté ou non par la majorité de la population. Ce dont nous sommes sûrs par contre,  c'est que nous allons avoir des temps difficiles, au moins pendant l'année 2013, et probablement au-delà.

L'espoir porte alors sur l'invention d'un nouveau progrès, plus équitable, plus responsable et plus durable.

Je ne suis pas convaincu que les esprits soient suffisamment mûrs pour imaginer ce développement maintenant. Alors, mettons au moins notre énergie à préparer ces esprits à ce changement inéluctable où la consommation ne se mesurera plus seulement à la quantité des produits, mais à la qualité de la vie à laquelle chaque humain peut prétendre.

Sur le plan local...

Côté Conseil général, cette année aura à nouveau été une année de forte implication à Villaines-la-Juhel.
Après la mise en service de l'unité d'exploitation des routes flambant neuve, à la sortie de Villaines en direction de Bais, nous avons cédé les anciens bâtiments situés sur le Boulevard du Général de Gaulle, pour une somme modique, à l'association "études et chantiers", qui intervient sur tout le Nord-Est du département. Je tenais particulièrement à ce que cette cession puisse se faire au profit de cette structure d'insertion, parce que nous avons besoin de ses services à double titre : d'abord pour l'encadrement des personnes en difficultés sociales, et à qui il faut donner la possibilité de remettre un pied dans le travail, et aussi pour leurs compétences dans le domaine de l'entretien des espaces naturels, comme la Corniche de Pail par exemple.

Etant devenus propriétaires, ils peuvent accueillir correctement leurs salariés, et développer de nouveaux projets. Je compte sur le dynamisme de leurs responsables pour cela.

2012 aura vu également l'achèvement des travaux de réhabilitation de l'hôpital maison de retraite, avec une participation financière très importante de la part du Conseil général qui aura contribué à hauteur de 450 000 €. Ce qui est une somme bien supérieure à ce qui se pratique généralement ailleurs.

Cela n'aura malheureusement pas empêché les difficultés dont vous avez entendu parler au printemps et en été de cette année. J'ai eu l'occasion de m'exprimer à ce sujet plusieurs fois. Je reste très vigilant auprès des salariés et des familles.

Côté aménagement routier, la future voie de contournement ouest pourrait nous faire penser au monstre du Loch Ness. Un jour il sort, un jour il disparaît...

Pourtant, je crois que nous allons franchir enfin, l'étape décisive du début des travaux à la fin de l'année 2013.

Tout récemment, le Conseil général a validé le marché des fouilles complémentaires qui nous étaient imposées par les découvertes de vestiges de l'époque gauloise. Cette décision a été prise en accord avec la commune et la CCV qui participeront financièrement au projet à nos côtés. Cette fois là, c'est la bonne !

Ces fouilles vont donc intervenir en 2013. Ne soyez  pas surpris alors, de voir à nouveau des trous dans les parcelles situées autour du carrefour entre la route de Mayenne et la route de la Barratière.

Reste un autre projet qui devrait voir le jour aussi au cours de la prochaine année, c'est l'aménagement de la nouvelle antenne solidarité dans les anciens locaux de la DDE, rue de la vigne.

Que faudra-t-il alors ensuite ?

Indiscutablement, les dernières années auront été consacrées par le Conseil général à fixer ses services ici, à Villaines-la-Juhel parce qu'il s'agit du plus gros pôle du secteur du Nord-Est de la Mayenne. J'aurai mis toute mon énergie pour oeuvrer dans ce sens. Non pas que je veuille accaparer des services au détriment d'autres communes périphériques, mais simplement parce que l'aménagement du territoire perd sa signification si nous éparpillons nos moyens au gré des réclamations des uns ou des autres.

A l'heure où la dimension des cantons va être revue, je crois que personne ne pourra me reprocher d'avoir cherché cette cohérence autour de la ville-centre qu'est Villaines-la-Juhel.

J'espère simplement que la même logique prévaudra au moment de la constitution de la nouvelle communauté de communes.

Des changements dans notre organisation.

2013 sera en effet une année de grands chambardements dans l'organisation de nos collectivités, et le Conseil général ne sera pas en reste.

Au moment où j'écris ces lignes je n'en sais pas plus que lorsque j'écrivais sur le sujet dans mon article du 02 décembre.

Cantons nouveaux, changement du mode d'élection des conseillers généraux, changement du mode d'élection pour les communes, seront des thèmes que j'aborderai sans doute assez souvent l'année prochaine. Alors je vous donne rendez-vous dès le mois de janvier sur ce blog que vous venez visiter avec toujours autant d'assiduité, plus de 500 fois chaque mois.

En attendant, bonne année 2013 à vous toutes et tous.

 

 

 

 

 

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Directive nitrate : On marche sur la tête !

26 Septembre 2012 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #édito

Je m'explique ! Pour ceux et celles qui ne touchent ni de près ni de loin à l'agriculture ou à l'environnement, ce titre risque de vous laisser dubitatifs.

La directive nitrate, c'est une règle Européenne qui est en oeuvre depuis près de 15 ans, et qui vise à réduire la pollution des eaux souterraines et de surface. Elle concerne essentiellement les nitrates d'origine agricole, qui sont considérés comme la cause principale de la montée des taux d'azote dans l'eau.

J'indique à ce stade, que si directive Européenne il y a, c'est que les gouvernements de tous nos pays ont accepté, voire demandé que soient fixées des règles pour garantir la qualité des eaux sur leurs territoires. Cette précision est nécessaire, parce que j'entends, trop souvent à mon goût, des mises en cause de l'Europe que l'on accuse de tous les maux, et en particulier de technocratie alors qu'elle assure tout simplement une vigilance pour la mise oeuvre des recommandations décidées par nos représentants nationaux.

Or depuis la mise en place de cette directive, dont le but est de ne pas dépasser les 50 mg d'azote par litre d'eau potable, nous n'avons vu que très peu d'évolution. La commission Européenne a donc fini par se fâcher, et elle menace maintenant la France de sanctions financières qui pourraient atteindre 200 000 € par jour si la France ne prenait pas de mesures plus efficaces.

Et c'est là que nous commençons à marcher sur la tête.

D'abord parce que la motivation première semble être de ne pas subir cette sanction Européenne, plutôt que de savoir si nous pouvons trouver des pratiques agricoles moins génératrices de nitrates dans l'eau. Pour étayer ce point de vue, je peux dire que toutes les réunions auxquelles j'ai pu assister sur ce sujet, ces derniers jours, et croyez-moi, il y en a eu... commencent toutes par cette mise en garde réglementaire et coercitive de la grande méchante "Europe". Ne soyons pas étonnés alors, que sa popularité ne soit pas au beau fixe avec ce genre de discours.

Et ensuite parce qu'aucune leçon ne semble être tirée des 10 ou 15 ans qui viennent de passer.

De manière globale, si nous pouvons nous réjouir de quelques améliorations dans l'ouest du département, nous n'observons pas sur le reste de la Mayenne, d'évolution particulière quant à la teneur de nitrates dans les eaux mayennaises. Ce constat est terrible ! Il signifie que les efforts qui ont été faits, ont été faits pour rien, en tout cas pour le moment.  Les mesures effectuées à l'estuaire de la Loire, confirment elles aussi cette tendance puisque depuis plus de 20 vingt ans, les taux de nitrates n'ont cessé d'y progresser, avec comme conséquence, là aussi des algues vertes, moins médiatisées que celles de Bretagne, mais bien réelles quand même. Alors nous aurions pu espérer une réelle réflexion collective sur le sujet, pour sortir de cette impasse.

Au contraire, partant toujours de cette menace de sanction Bruxelloise, l'état Français a voulu prendre lui-même les affaires en main. Il a donc décidé de substituer un programme d'actions national aux différents programmes départementaux. Et il en a profité pour modifier des règles dont l'impact risque d'être beaucoup plus négatif que positif.

En clair, l'état propose que la plupart des territoires qui étaient déjà sous le coup de ces mesures départementales, et qui devaient réduire l'apport d'azote sur les terres agricoles, soient maintenues, et que d'autres y soient adjointes. Sur ce point, je n'ai rien à redire. D'ailleurs, la Mayenne a très largement anticipé puisque tout le territoire départemental est classé en zone vulnérable pour les nitrates dans l'eau depuis 1996.

Par contre, il propose aussi que le plafond de 170 kg/ha/an d'azote s'applique, non plus sur la surface potentiellement épandable ( n'en font pas partie, les bords de rivières, les zones humides, les parcelles très proches d'un tiers, etc...), mais sur la totalité des terres de l'exploitation. Cette simple modification entraîne inévitablement une augmentation du tonnage de matières fertilisantes organiques autorisées. Bien sûr, l'état, sous la plume de chaque Préfet, dans sa grande technicité agricole, expliquera par un arrêté qui contiendra des mesures qui seront régionalisées, quand et comment l'agriculteur pourra épandre ses fumiers et lisiers. Beau métier n'est-ce pas, que celui d'exécutant de l'état... même si j'en conviens, certains sont très bien payés pour cela. Aïe, aïe, je vais encore me faire mal voir par ces "certains" !

Et puis, ce qui est peut-être le plus contestable, c'est le changement des normes de rejet des animaux.

Vous ne le savez peut-être pas, mais une vache qui pâture, rejette plus de nitrates qu'une vache qui est en stabulation. Eh si ! Maintenant c'est comme çà !

Cela signifie que tous les éleveurs, qui pour des raisons soit d'adhésion à un label, soit par choix économique, ou encore par choix environnemental, ont abandonné tout ou partie de leur culture de maïs au profit de l'herbe pâturée directement par les vaches, vont se trouver pénalisés. C'est tout simplement grotesque !

C'est aussi en totale contradiction avec la très grande majorité des programmes de reconquête de la qualité de l'eau qui sont définis par les SAGE (schéma d'aménagement et de gestion des eaux). Voilà comment, au moment où le prix des céréales flambe, où de nombreux éleveurs s'interrogent sur leurs choix techniques, une disposition de cette nature peut faire basculer toute une profession, et tout un territoire.

Nous savons tous que notre paysage dépend largement des pratiques agricoles. Je les ai suffisamment fustigées quand je les trouvais irrespectueuses de notre environnement et de notre santé, pour dire aujourd'hui combien je suis préoccupé par cette "administration" renforcée de la profession agricole, et par ces orientations totalement déconnectées du terrain.

 De grâce, laissons les personnes concernées s'organiser localement (j'y inclus évidemment les protecteurs de l'environnement). Il y aura peut-être de bonnes empoignades. Cela peut être douloureux, mais c'est çà la démocratie, et c'est comme cela que les choix, même les plus difficiles, peuvent être assumés.

 

 

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Le ton est donné...

6 Septembre 2012 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #édito

Et l'attente est grande.

Non pas vis à vis de notre action départementale, ni même de celle des autres collectivités, mais bien vis à vis du gouvernement vers qui tous les regards se tournent à la rentrée.

Nous sommes tellement passés d'un excès à l'autre, que la population semble un peu déboussolée par le discours attentiste du gouvernement, parce que personne n'image que nous allons poursuivre notre petit traintrain sans mesures difficiles à supporter. Mais qui sera le plus touché ? C'est là qu'est la question.

Pour le moment, nous avons des discours d'intention. Les mesures seront justes, équilibrées, mieux réparties, mais nous n'en savons pas plus. Nous n'avons pas le détail. Or, c'est bien connu, le diable se cache toujours dans les détails...

Regardez ces annonces concernant la tarification progressive de l'électricité. Elle part d'une bonne intention. Les plus gros consommateurs, doivent être les plus gros payeurs. Sauf que chacun sait que bon nombre de logements sont de vraies passoires énergétiques, et ce sont souvent les plus démunis qui les occupent. Et pour couronner le tout, ils n'en sont pas, la plupart du temps, propriétaires, et n'ont donc pas la maîtrise des investissements qui pourraient s'avérer nécessaires.

Là encore, nous payons une politique extrêmement particulière, Franco-Française, où l'énergie électrique a été choisie pour un grand nombre de logements, dont les logements sociaux, parce que l'investissement initial s'en trouvait allégé.

C'est comme cela que nous observons que les Allemands, qui payent leurs kilowatts/heures quasiment le double des nôtres, n'ont pas une facture supérieure à la nôtre, tout simplement parce qu'ils en consomment moitié moins. Si rien n'est fait, d'abord sur la consommation énergétique, et surtout celle d'origine électrique, nous risquons de subir la double peine.

Parce qu'il ne faut pas se faire d'illusions. Le prix du kilowatt/heure va augmenter. C'est annoncé, et cela semble inéluctable, pour plusieurs raisons. La première tient à l'augmentation du coût des matières premières d'origine fossiles. Le pétrole, le gaz, le charbon. La deuxième est liée à la gestion du parc électronucléaire. Pendant de très nombreuses années, l'entretien s'est fait à minima, et je rappelle que l'investissement, qui date maintenant de près de trente ans en moyenne, avait été très largement financé par des deniers publics. Il ne fait donc aucun doute, que le simple maintien des réacteurs en services sera coûteux. De ce point de vue, l'accident de Fukushima a servi de révélateur supplémentaire, si tant est que nous en ayons eu besoin, puisque l'agence de sécurité nucléaire annonce elle-même un montant d'investissement moyen d'un milliard par réacteur pour un maintien du niveau de sécurité des équipements. Quant à l'EPR, s'il entre en service un jour, produira une électricité plus chère que celle que nous fournissent les éoliennes d'aujourd'hui.

Voilà dressé un tableau assez sombre, j'en conviens, mais réaliste. Et puis je pourrais ajouter qu'il nous sera difficile de rester encore longtemps en dehors des pratiques Européennes dans ce domaine de l'énergie.

Un sujet important de réflexion est donc devant nous, et il est autant économique qu'écologique. Savez-vous que chaque année, en Mayenne nos dépenses globales en énergie, toutes énergies confondues, chauffage, industrie, agriculture et déplacements s'élèvent à près de 500 millions d'euros. Et la quasi totalité de cette énergie est achetée à l'extérieur du département. Elle représente donc une dépense nette et sans aucune création d'emplois.

La seule perspective d'une recherche d'une autonomie partielle à hauteur de 20% de nos besoins, ce qui reste modeste, représenterait une économie de 100 millions d'euros et sans doute des milliers d'emplois. Voilà ce qui pourrait donner du sens à la notion de croissance dont chacun se gausse actuellement. 

Economie, énergie, économie d'énergie...

Et c'est ce qui nous ramène vers notre collectivité départementale. Parce que tout le monde est concerné. Pour nous, nous avons bien sûr ces actions incitatives dans le domaine de l'énergie. Le Conseil général de la Mayenne s'y emploie, plus que beaucoup d'autres. Que ce soit en créant les ZDE (zones de développement éolien), en permettant la production d'énergie et son utilisation à partir des déchets à l'usine d'incinération de Pontmain, ou en travaillant la question de la valorisation de la biomasse sous différentes formes (chauffage, bois déchiqueté, méthanisation...), mais nous sommes aussi des acteurs directs en assurant la responsabilité pleine et entière des transports sur le département. Outre la nouveauté de la rentrée qui consiste à relier maintenant Château-Gontier à Laval par une navette autocar directe avec 6 allers/retours, après que nous ayons fait le constat du vrai succès de celle de Mayenne/Laval, nous poursuivons notre réflexion pour imaginer ce que seront les déplacements des mayennais dans les années à venir, et en particulier quand le carburant aura dépassé les 2€ et plus.

Nous ne sommes pas crésus, alors il nous faudra faire preuve d'intelligence. Mais il ne fait aucun doute que nos concitoyens se tourneront vers nous quand la situation deviendra difficilement supportable pour eux. Nous y répondrons. C'est notre responsabilité.

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Alors, çà bouge ?

22 Août 2012 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #édito

La période d'arrêt aura été longue. Trop longue peut-être pour certains... Difficile de dire si cela aura des conséquences sur la rentrée et le comportement des Français. Il me semble que dans quelques semaines, quand les premières mesures, sans doute impopulaires, tomberont, chacun aura oublié que le gouvernement a pris un peu trop de vacances...

De nombreux chantiers s'annoncent.

Parmi ceux-là, à nouveau, la question de la décentralisation et de l'organisation des collectivités va être reposée.

Le Président du Sénat, Jean Pierre BEL a décidé de lancer à l'automne prochain, les états généraux de la démocratie territoriale. Cette réflexion va de pair avec certaines annonces, dont celle qui prévoit déjà, la suppression du Conseiller Territorial, avant même qu'il ait existé. Il faut dire que cet espèce "d'hybride" entre le Conseiller Général et le Conseiller Régional n'avait pas convaincu grand monde, c'est le moins que l'on puisse dire.

Nous sommes donc repartis dans une énième réflexion sur ce sujet des collectivités, où chacun s'accorde à chaque fois pour reconnaître que le "millefeuille" administratif Français n'a plus aucun sens, mais où jamais personne n'assume de faire les choix qui s'imposent. Je suis donc encore assez circonspect, même si la situation financière du Pays va peut-être peser lourd dans ces choix d'organisation. Il faut dire que l'état est largement contributeur auprès des mairies, des communautés de communes, des départements et des régions. L'ensemble des dotations versées par l'état à toutes ces collectivités doit atteindre près de 75 milliards d'euros. C'est dire si la tentation peut être forte chez les responsables du budget de l'état, de tailler fortement dans ces dépenses, renvoyant évidemment la responsabilité aux dites collectivités, soit de réduire leurs interventions, soit de se grouper pour rechercher une meilleure efficacité, soit d'augmenter les impôts locaux, ce qui convenons-en, n'est pas la chose la plus facile à faire à la veille des élections municipales de 2014.

Eh! oui, 2014 semble tenir pour ce qui concerne les élections municipales. Par contre, il  apparaît d'ores et déjà, que les élections cantonales et régionales qui étaient prévues en même temps, en 2014, seront repoussées, soit en 2015, soit même en 2016.

Tout cela me fait avancer un peu plus vers ce qui sera un jour, ma fin de mandat. Mais les conditions ne sont pas idéales aujourd'hui pour une réflexion de cette nature.

Ce qui me préoccupe surtout, c'est la manière dont les services pourront continuer d'être rendus à la population, et en particulier à ceux et celles qui vivent dans le secteur rural, loin des centres de décisions.

Nous avons d'un côté un semblant de proximité représenté par les mairies, alors que les différences peuvent être énormes d'une commune à l'autre, et puis nous avons cette discussion permanente entre les tenants des départements, et ceux qui ne pensent que régionalisation.

La première des décisions, à mon sens, résiderait comme je l'ai laissé entendre plus haut, à regrouper définitivement les communes pour former des entités plus solides. Chez nous cela pourrait ressembler à une commune-canton, même si les services, comme les écoles, et les permanences continueraient d'être réparties sur le territoire. Les autres mesures devraient consister à mieux répartir les rôles entre les Conseils Généraux et les Conseils Régionaux. Mais au risque de décevoir ceux qui, peut-être parce qu'ils ont échoué à y accéder, voudraient voir disparaître le Conseil général,  je crois qu'il restera indispensable, au moins dans nos territoires ruraux pour garantir, justement cette proximité que chacun réclame.

Je vous laisse imaginer ce que serait l'organisation du transport scolaire dans notre canton, si cela devait être décidé à Nantes. De même, quel entretien routier aurions-nous, ou encore quelle participation pourrions-nous espérer pour les pompiers ? Alors, évidemment la Région ne serait pas inactive, mais les sollicitations seraient telles que nous pourrions craindre une plus grande difficulté à nous faire entendre.

Alors que le regroupement intercommunal, déjà bien engagé par le biais des communautés de communes, n'aurait pas ou peu d'effet sur la vie des habitants. Il me semble que les mentalités ont évolué sur ces questions, y compris chez un certain nombre d'élus qui ont conscience de ne plus être tout à fait en phase avec leur population dont les exigences ne faiblissent pas. Il manque peut-être seulement un peu courage aux grands dirigeants pour qu'ils transforment des discussions en actes, à moins que la réalité les y contraigne...

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Des bonnes nouvelles aussi pour Villaines-la-Juhel...

10 Juillet 2012 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #édito

La session budgétaire n'a pas traité que du transport, vous vous en doutez !

Et si être élu départemental, c'est d'abord intervenir pour son département tout entier, l'élu local n'oublie jamais d'où il vient.

Je suis donc particulièrement satisfait aussi des autres décisions prises lors de l'examen du budget supplémentaire parce que certaines concernent directement le canton de Villaines-la-Juhel.

Les travaux vont pouvoir commencer à l'antenne solidarité.

C'est sans doute l'information la plus importante concernant Villaines. Les locaux de bureaux de l'ancienne DDE situés, rue de la vigne, sont la propriété du Conseil général depuis quelques années. Ils avaient été achetés à la commune pour y installer l'antenne solidarité du Conseil général qui accueille tous les services sociaux du département pour le secteur du Haut-Maine et Pail (les 5 cantons du nord-est). Mais pour des raisons sur lesquelles je ne reviens pas, les travaux d'aménagement, nécessaires pour l'accueil des assistantes sociales, et pour l'ouverture au public avaient été plusieurs fois retardés.

Maintenant c'est sûr, les travaux vont pouvoir commencer.

Ainsi, la boucle sera quasiment bouclée.

Nous avions un collège en piteux état. Nous avons depuis 2 ans, sans doute le plus beau collège du département. Tellement beau qu'il est à nouveau en photo sur des documents de communication du Conseil général, et tellement apprécié par ceux et celles qui le fréquentent. Je parle de l'équipe pédagogique, des agents du Conseil général qui participent à son entretien et à son fonctionnement, et je parle aussi des élèves qui passeront 4 ans de leur jeunesse dans un bâtiment Haute Qualité Environnementale, modèle du genre, et futuriste.

Nous avons depuis quelques mois une "unité d'exploitation des routes" (ce que l'on appelait auparavant "le parc") flambant neuve, à côté du CER France, route de Champgénéteux, comme je l'indiquais dans un article précédent.

Je rappelle aussi la vente que nous venons de faire à l'association d'insertion  "études et chantiers" pour qu'elle s'installe durablement ici à Villaines-la-Juhel.

Et puis, le lien est tellement fort entre le SDIS (service départemental d'incendie et de secours) et le Conseil général, que je ne peux pas oublier les efforts très importants qui ont été consentis par notre institution pour équiper correctement nos pompiers de Villaines-la-Juhel. Grande échelle, VSAV neuf,  fourgon pompe tonne et j'en passe. Les coûts sont considérables pour ces matériels très spécifiques...

Tout cela est essentiel pour notre territoire, mais tout cela répond aussi à un souhait que j'ai eu depuis mon élection en 2001 : C'est celui de fixer ici, à Villaines-la-Juhel les services les plus importants pour la vie de la population.

J'ajoute que notre implication dans la vie de l'hôpital de proximité/ maison de retraite est énorme également. Par une participation financière chaque année qui correspond au paiement de l'APA, et par l'aide sociale pour la prise en charge de l'hébergement des personnes n'ayant plus les moyens financiers suffisants.

Voilà une série d'investissements, qui ne peuvent pas passer inaperçus.

Pour être complet, et encore j'en oublierai sans doute, il faut citer les travaux sur les routes qui ont eu lieu depuis quelques années, et particulièrement en 2012 sur la RD 113qui nous conduit à Mayenne, et sur la RD 16 qui va vers Sillé le Guillaume et Le Mans.

L'économie n'est pas oubliée non plus...

L'entreprise Lyréco vient de se voir attribuer une subvention de  120 000 € dans le cadre de l'aide à l'immobilier d'entreprise, pour son investissement dans un bâtiment technique et d'entrepôt. Le projet porté par MPO retient évidemment également  toute notre attention, mais nous en reparlerons.

La liste est longue et très diversifiée de toutes nos interventions, et elle inclut aussi toutes les aides annuelles pour le fonctionnement des structures sportives, culturelles comme c'est le cas avec les 35 000 € versés à l'école de musique du Haut-Maine et Pail et au "Prisme".

Bref ! J'arrête là l'énumération qui pourrait devenir fastidieuse.

Des mauvaises langues !

Enfin, surtout une ! C'est celle du maire Villaines qui tente de se convaincre et de convaincre son petit réseau, que le Conseil général, et peut-être accessoirement le Conseiller général, allez donc savoir ? ne fait rien pour le secteur.

Je crois que ses efforts sont vains. Et en tout cas, ce n'est pas en pratiquant cette critique systématique qu'il crée les conditions d'une encore meilleure prise en compte de notre territoire.

Il oublie surtout un principe de base : C'est le fait que, les aides financières aux communes de la part du Conseil général, sont obligatoirement liées à l'existence de projets portés par la commune elle-même. S'il pense que certaines communes bénéficient d'aides alors que la sienne n'en a pas, c'est peut-être parce qu'il n'a pas de projets et donc de réalisations. Tout simplement !

Il devrait alors, au contraire, se réjouir de l'implication du Conseil général, qui compense un peu par ses investissements propres, le manque d'ambition dont il fait preuve pour sa commune.

 

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La Mayenne : Terre de Ministres !

23 Juin 2012 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #édito

Il y a sans doute peu de départements de la taille de la Mayenne qui aient "fourni" autant de ministres durant les cinquante dernières années. Il y aura eu Robert BURON, 11 fois ministre de 1949 à 1962, puis Jean ARTHUIS et François d'AUBERT, eux aussi plusieurs fois ministres et avec des ministères prestigieux en particulier pour le premier des deux qui occupa le poste de ministre de l'économie et des finances, et maintenant, Guillaume GAROT.

2 de droite, et 2 de gauche, si l'on considère Robert BURON de gauche, quand il était ministre.
L'équilibre parfait ! Comme sait l'être la Mayenne...

Une lourde charge.

Voilà donc une nouvelle aventure pour notre député, dans un domaine qu'il connaît probablement bien mieux que bon nombre des technocrates, puisqu'il a grandi au coeur de ces problèmes agricoles et agro-alimentaires.

La Mayenne est un département rural, mais c'est aussi un département très riche en industries agro-alimentaires, au centre d'un grand Ouest.

Certes, ces activités ne sont pas sans impacts sur notre environnement. Ce n'est pas pour rien si les algues vertes sont Bretonnes et les rivières, même en Mayenne connaissent des taux de phosphore, de nitrates et autres produits issus de certaines  pratiques excessives de l'agriculture, anormalement élevés.

Et pourtant, l'existence d'un secrétariat d'état dédié à l'agro-alimentaire nous rappelle à quel point le "produire local", dans le domaine de l'alimentation est un challenge que chaque pays doit relever, pour ne pas devenir totalement dépendant, comme on peut l'être pour l'énergie.

Il y a donc sans doute à maintenir une industrie exportatrice là où nous le pouvons, mais il y a surtout à reconquérir notre autonomie sur la base de produits de qualité. Plus de soja OGM du Brésil, plus de moutons de Nouvelle-Zélande, mais aussi plus de cerises et de tomates en hiver ...

Voilà l'idée que je me fais du développement de ce secteur d'activité très particulier, que je comparais plus haut à la question de l'énergie. Voilà également des domaines très prometteurs d'emplois locaux, à condition bien sûr que nous fassions ces choix qui privilégient les produits dont l'impact environnemental ne remet pas en cause l'avenir de nos territoires.
Tout cela est possible, et c'est aussi lutter contre la faim, ailleurs.

Nous sommes bardés de "plans climats", de "grenelles" en tous genres, et de circulaires Européennes très contraignantes, et pourtant la qualité de l'eau reste une forte préoccupation, et  l'emploi est menacé dans certaines entreprises. Dois-je rappeler ce que vivent les salariés du groupe "doux".

Guillaume GAROT a donc devant lui une montagne, mais elle n'est pas infranchissable. Alors je lui souhaite bon courage !

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Législatives : C'est parti sur les chapeaux de roues !

13 Mai 2012 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #édito

Certes, la campagne sera courte puisque chacun attendait que les présidentielles soient terminées avant d'annoncer sa candidature.

Il nous reste donc moins d'un mois avant le premier tour, et j'imagine que certains d'entre vous attendent avec impatience la fin de cette longue, très longue période de campagne où la politique aura occupé tous les espaces.

Distinctement, ou indistinctement, nous aurons vécu les uns et les autres, cette omniprésence du débat politique.

Même au sein d'une assemblée comme la nôtre, au Conseil général, le calendrier a été fortement impacté par ces échéances. C'est ainsi que nous n'aurons eu aucune séance plénière entre le  vote du budget primitif au début février, et l'examen du compte administratif qui est fixé pour le 25 juin. (J'exclus volontairement de ce calendrier, la session extraordinaire du 16 avril à laquelle nous avons consacré au maximum une demi-heure pour accorder un prêt au SDEGM).

Cette trêve électorale ne nous aura pas empêché de travailler pour autant au travers des diverses commissions et autres groupes de travail qui rythment notre quotidien, mais les validations des décisions les plus importantes n'auront lieu effectivement que lors des prochaines séances publiques de fin juin.

Les autorités préfectorales et tous les autres responsables représentants l'état dans le département ont connu un régime encore plus sévère que le nôtre, puisqu'ils étaient purement et simplement interdits de toute manifestation publique pendant toute la période des élections.

Ce sont les règles de la vie démocratique à la Française.

Beaucoup de candidats... mais un élu !

Le Sud-Mayenne va probablement attirer un peu les regards au cours de cette campagne pour l'élection législative dans la 2ème circonscription. En effet, mon collègue Marc Bernier a décidé de raccrocher. Son poste est donc particulièrement convoité. Dans cette terre qui a donné une assez large majorité à Nicolas Sarkozy le 6 mai dernier, difficile d'imaginer un renversement de tendance. Le combat aura donc lieu sur un premier tour entre 3 candidats de droite, dont 2 sont mes collègues. Elisabeth Doineau et Philippe Henry sont tous les deux mes amis et peuvent l'un comme l'autre, revendiquer légitimement une position politique "centrale". Il et elle sont des élus investis dans leurs fonctions et leur territoire. Ne comptez donc pas sur moi pour me mêler d'une affaire qui ne me concerne pas. Je dis simplement : "Que le meilleur de ces deux là, gagne !"

Dans le Nord-Mayenne, la chose risque d'être plus simple. Les maires, les scrutateurs et autres assesseurs de cette circonscription peuvent déjà prévoir un week-end du 16/17 juin de repos. Ce serait une surprise que Yannick  Favennec ait besoin de deux tours pour retrouver son siège. Mais après tout, c'est une élection, alors votez !

Reste la première circonscription. Celle qui concerne le canton de Villaines-la-Juhel.

Combat classique,  Droite/Gauche,  Mais pas seulement !

Avec la prestation de François Bayrou en Mayenne et le poids du centre, représenté par nos deux sénateurs Jean Arthuis et François Zocchetto, ce courant politique  devait offrir une candidature qui puisse rassembler sur cette circonscription. Il le fait avec Isabelle Dutertre qui est une élue d'Evron, et qui semble axer sa campagne sur "les valeurs humanistes...mais aussi, l'emploi local, la solidarité et bien sûr, la réduction de la dette".

Isabelle a commencé ses réunions publiques par Villaines-la-Juhel la semaine dernière, mais elle y reviendra avant le premier tour. Je vois un grand intérêt à cette candidature qui ne se conçoit pas comme une opposition frontale à Guillaume Garot. Ainsi le débat démocratique peut avoir lieu dans de bonnes conditions.

Et puis... c'eût été moins drôle si "le fanfaron" de Pré en Pail (la formule n'est pas de moi, je rends à Ouest-France ce qui lui appartient...) n'avait pas été de la partie.

C'est un peu "3615 j'existe !" Bon d'accord, l'expression est peut-être un peu vieillotte, et le minitel a depuis laissé sa place aux réseaux sociaux,  mais je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à cette formule quand j'ai découvert, un brin amusé, la candidature testament de mon voisin de Pré en Pail.

J'avais oublié qu'il nous avait prévenu au printemps 2011 : "Je serai candidat partout où je serai utile", avait-il déclaré très modestement...

Après la 3ème circonscription du Nord-Mayenne en 2002, où il avait échoué, voilà qu'il tente sa chance dans la première... Je vous laisse deviner où il sera candidat en 2017... Une bonne manière de découvrir la Mayenne !

Pas grand chose à rajouter sur ce non événement, qui n'ira peut-être d'ailleurs pas jusqu'au bout. En tout cas j'espère qu'il ne s'appuiera pas sur son propre exemple de gestion publique pour nous expliquer comment réduire la dette, parce que nous pourrions avoir les plus grandes craintes en regardant le niveau d'endettement qu'il a fait subir à sa commune depuis quelques années. Pour le vérifier, cliquez simplement sur le lien suivant :

http://alize2.finances.gouv.fr/communes/eneuro/tableau.php?icom=185&dep=053&type=BPS&param=0&exercice=2009 

Choisissez ensuite l'année, et la rubrique "endettement". Vous y verrez un niveau de dettes qui dépasse les 2300 euros par habitant alors que la moyenne se situe à 706 €. Entre 2001, date son élection à la mairie de Pré en Pail et 2010,  il a fait progresser l'endettement de 250 %, passant de 911 € par habitant, à 2303 €.

Sans doute un record en Mayenne. Chacun son sport...

Voilà ! Je ne m'acharne pas, mais il est quelquefois nécessaire de rétablir la vérité.

 

 

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Voilà, c'est fait !

9 Mai 2012 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #édito

La France à choisi son 7ème président de la République. Comme cela était annoncé par tous les sondages depuis des mois, c'est François Hollande qui a été élu.

Une nouvelle période s'ouvre donc. Je ne vous dirai pas que je suis déçu, puisque j'avais dit que je voterais pour lui. Je ne vous dirai pas non plus que je suis emballé. Je vais maintenant observer, comme je l'indiquais dans un précédent article.

Mon espoir ne se porte pas seulement sur l'homme. J'écoute les différentes hypothèses concernant la composition du prochain gouvernement. Chacun y va toujours de son pronostic avisé qu'il tient d'un proche de l'affaire, mais l'enjeu n'est pas seulement une question de casting, surtout dans la période que nous traversons et qui va durer, assurément.

Le choix du premier ministre sera déterminant pour la suite du mandat.

I have a dream !

Oui, je fais un rêve, celui du choix d'un premier ministre consensuel. De quelqu'un qui nous emmène sur des chemins nouveaux, qui abat certaines "barrières" devenues artificielles. Ce rêve porte un nom : c'est Manuel Valls.

Oh, bien sûr, comme tout rêve, je ne suis pas certain qu'il devienne réalité. Ce serait pourtant un signe fort qui correspondrait à cette volonté affichée du "candidat" Hollande, de rassembler au-delà de son camp.

Une autre campagne a déjà commencé.

Celle là risque d'être plus confuse. Elle sera aussi le résultat des scores obtenus au premier tour. J'y reviendrai, évidemment, mais bien que je sois favorable à la diversité d'opinions, je conçois mal que les Français puissent choisir une majorité qui s'opposerait au président nouvellement élu. Là encore, mon rêve serait qu'une majorité de députés favorables à François Hollande, soit renforcée par des courants ouverts et prêts à apporter leur soutien sur les questions fondamentales qui ne manqueront pas de se poser très rapidement. Voilà l'idée que je me fais de la gouvernance de ce quinquennat.

La France n'est pas habituée à cela. J'en ai conscience. Mais puisque de nombreux courants politiques Français veulent prendre très souvent l'Allemagne en exemple, qu'ils regardent aussi cet aspect des choses. Dans les Landers, en particulier, vous pouvez retrouver des alliances, qui chez nous seraient considérées comme contre nature. Les Grünens (Verts) ne sont pas toujours associés au SPD (socialistes). Et puis nous avons maintenant un "centre" qui va chercher sa voie. Certains ne pourront peut-être jamais apporter, ne serait-ce qu'un petit bout de leur soutien à la gauche, mais d'autres comprennent peut-être que la situation risque d'être si grave, que cette "alliance" s'imposera.

François Hollande nous promettait du changement ! Il ne se trompait pas. Le bouleversement risque d'être bien plus fort et un peu inattendu, que ce que chacun a pu imaginer.

 

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Bientôt le changement ?...

30 Avril 2012 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #édito

Prenez ce titre comme une forme de boutade, bien entendu. Parce que je n'en sais rien !

Ce que je sais par contre, c'est que le scrutin de dimanche dernier a d'ores et déjà fait bouger sensiblement l'échiquier politique.

D'un point de vue général, le score du FN interpelle tous les démocrates. On a beau nous dire que, passant du père à la fille, ce parti s'est éloigné d'un passé de triste mémoire, il n'en reste pas moins que certaines théories nous rappellent que les périodes de crise sont toujours propices à des discours d'exclusion et de réponses simplistes.

Cette  campagne des présidentielles n'aura pas dérogé à la règle et je ne suis pas certain que les positions soient si différentes entre le FN de papa et le FN de Marine. Tout juste sont-elles enrobées d'une autre manière. 

Les résultats que nous avons observés dans nos campagnes, et qui sont une nouveauté, prennent donc d'autant plus de sens.

Ce qui est remarquable, c'est la disposition géographique des votes d'extrême droite. Une carte parue dans le journal "Ouest-France" au lendemain du premier tour, montrait clairement que, plus nous nous éloignions des villes, et plus le score du FN était élevé. Est-ce à dire que les ruraux sont d'horribles fachos ? Bien sûr que non, et je mets au défi quiconque de me donner des noms (vérifiés) de leaders de ce parti dans nos campagnes. Ce parti n'a pas de "têtes" localement.   Oh, il y a bien quelques petits chefaillons qui cherchent à s'agiter, mais il va de soi, qu'à la simple affirmation de leur adhésion, ces personnages, peu crédibles,  feraient fuir bon nombre de ces votants qui ont une autre motivation.

Alors qui sont ces électeurs, et pourquoi ont-ils fait ce choix dont ils ne tireront aucun bénéfice ?

Des agriculteurs ? Peut-être pour quelques uns. J'ai entendu en effet des prises de position de cette nature dans la bouche de certains d'entre eux. Mais je suis moi-même agriculteur, et je sais qu'ils ne sont pas majoritaires. De plus, cette attitude serait particulièrement contradictoire avec leur propre situation. Dois-je rappeler qu'il s'agit de la profession qui est la plus bénéficiaire des aides publiques, dont celles versées par l'Europe que le FN fustige pourtant en permanence.

A titre indicatif, j'ai tenté d'évaluer le montant des aides qui peuvent être perçues dans le cadre de la PAC( politique agricole commune) sur notre commune. Gesvres compte  1950 hectares de surface agricole utile (SAU) parmi lesquels il y a 1200 ha de terres labourables, et 750 de prairies. Faisons l'hypothèse que chaque hectare reçoive 350 € par an (ce qui est sans doute une estimation basse), le montant global perçu par la vingtaine d'agriculteurs Gesvrois s'élève à près de 700 000 €. Ceci est considérable, et bien au-delà  des sommes versées par les habitants de la commune au titre des divers impôts. Une commune comme la nôtre est donc indiscutablement bénéficiaire de ces politiques nationales ou Européennes. Je peux admettre, et je fais d'ailleurs souvent partie de ceux qui l'affirment, que cette politique n'est pas équitable. Mais cela ne peut jamais justifier une sortie de l'Europe comme le réclame le FN, au risque de tirer une balle dans le pied de tous ces paysans, dont l'essentiel du revenu est composé des aides que je viens d'évoquer.

Le tissu rural change.

Dans un article du mois de décembre dernier, je faisais état de l'évolution démographique positive dans nos communes rurales, là où la plupart des services publics étaient absents, ou menacés de disparition. Je notais que curieusement, en tout cas en apparence, ces communes étaient préférées aux centres bourgs qui offraient pourtant des services plus proches et d'assez bonne qualité.

Difficile de ne pas imaginer qu'une partie de l'électorat FN ne se trouve pas dans ces populations nouvellement arrivées. J'observe, dans mon entourage géographique proche un turn-over assez rapide, avec des habitants qui ne semblent pas s'intéresser de près à la commune où ils habitent. Ils ont sans doute fait le choix de venir s'installer en campagne, pour y trouver le calme, mais aussi parce que les loyers ou le prix de l'immobilier y sont relativement bas. Point d'immigrés à l'horizon, très peu de risque de se faire cambrioler, mais par contre, un sentiment d'être les oubliés de tout. Ceux dont on ne parle plus, ceux qui doivent toujours réclamer pour que le container à ordures ne s'éloigne pas à 3 km, ceux qui voient leur ordinateur "ramer" au bout d'une ligne téléphonique interminable, ceux qui se demandent s'il ne faudra pas un jour aller chercher le courrier dans je ne sais quel dépôt, ceux qui s'inquiètent de la disparition des écoles, des médecins, du transport aussi, bref, de tout ce dont ils peuvent avoir besoin. Et ceux enfin, qui voient le prix à la pompe, grimper inexorablement.

Toutes ces craintes ne sont pas fondées, mais le président actuel aura au moins réussi cet exploit de faire douter de tout,  ces populations fragilisées et isolées.

Et elles ne sont pas rassurées par les institutions locales dont les mairies qui, avouons-le, ne servent plus à grand chose pour ces nouveaux habitants qui doivent prendre un bout de RTT pour espérer passer aux heures d'ouverture.

Voilà comment, quand le "vivre ensemble" disparaît, quand les associations n'ont plus la force ou le soutien nécessaire pour créer un lien entre les villageois, quand la municipalité ne veille pas au bon accueil de ces néo ruraux , et au confort des plus anciens, chacun se replie sur lui-même, et profite de l'occasion qui lui est donnée lors d'un vote pour se rappeler au bon souvenir des lointains dirigeants.

Un vote à haut risque.

Et c'est bien le problème ! Si ce mécontentement était une simple colère qu'il suffirait d'entendre et à laquelle il conviendrait de répondre par des mesures concrètes, notre démocratie s'en trouverait peut-être même enrichie. Or, ce n'est pas que cela. Ce message est intégré, et récupéré par une idéologie qui peut faire son chemin, et dont l'essence même est la peur de l'autre. L'autre, qui au début est lointain, mais qui petit à petit peut se rapprocher. Ces idées nauséabondes ont gagné de nouveaux esprits parce que le parti qui les porte se veut plus présentable, mais elles peuvent aussi proliférer plus vite encore quand des hommes politiques reconnus se laissent aller à des discours ambigus pour capter les voix de ces hommes et de ces femmes qui doutent maintenant de tout, et qui sont prêts à franchir des lignes qu'ils s'étaient interdites jusque là.

Voilà pourquoi je vis une vraie tristesse et une réelle inquiétude à entendre l'évolution de la campagne de l'entre-deux tours. Voilà pourquoi, aussi, et même s'il ne devait y avoir qu'une seule raison, celle-là serait suffisante pour que je ne vote pas pour Nicolas SARKOZY.

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