Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le ton est donné...

6 Septembre 2012 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #édito

Et l'attente est grande.

Non pas vis à vis de notre action départementale, ni même de celle des autres collectivités, mais bien vis à vis du gouvernement vers qui tous les regards se tournent à la rentrée.

Nous sommes tellement passés d'un excès à l'autre, que la population semble un peu déboussolée par le discours attentiste du gouvernement, parce que personne n'image que nous allons poursuivre notre petit traintrain sans mesures difficiles à supporter. Mais qui sera le plus touché ? C'est là qu'est la question.

Pour le moment, nous avons des discours d'intention. Les mesures seront justes, équilibrées, mieux réparties, mais nous n'en savons pas plus. Nous n'avons pas le détail. Or, c'est bien connu, le diable se cache toujours dans les détails...

Regardez ces annonces concernant la tarification progressive de l'électricité. Elle part d'une bonne intention. Les plus gros consommateurs, doivent être les plus gros payeurs. Sauf que chacun sait que bon nombre de logements sont de vraies passoires énergétiques, et ce sont souvent les plus démunis qui les occupent. Et pour couronner le tout, ils n'en sont pas, la plupart du temps, propriétaires, et n'ont donc pas la maîtrise des investissements qui pourraient s'avérer nécessaires.

Là encore, nous payons une politique extrêmement particulière, Franco-Française, où l'énergie électrique a été choisie pour un grand nombre de logements, dont les logements sociaux, parce que l'investissement initial s'en trouvait allégé.

C'est comme cela que nous observons que les Allemands, qui payent leurs kilowatts/heures quasiment le double des nôtres, n'ont pas une facture supérieure à la nôtre, tout simplement parce qu'ils en consomment moitié moins. Si rien n'est fait, d'abord sur la consommation énergétique, et surtout celle d'origine électrique, nous risquons de subir la double peine.

Parce qu'il ne faut pas se faire d'illusions. Le prix du kilowatt/heure va augmenter. C'est annoncé, et cela semble inéluctable, pour plusieurs raisons. La première tient à l'augmentation du coût des matières premières d'origine fossiles. Le pétrole, le gaz, le charbon. La deuxième est liée à la gestion du parc électronucléaire. Pendant de très nombreuses années, l'entretien s'est fait à minima, et je rappelle que l'investissement, qui date maintenant de près de trente ans en moyenne, avait été très largement financé par des deniers publics. Il ne fait donc aucun doute, que le simple maintien des réacteurs en services sera coûteux. De ce point de vue, l'accident de Fukushima a servi de révélateur supplémentaire, si tant est que nous en ayons eu besoin, puisque l'agence de sécurité nucléaire annonce elle-même un montant d'investissement moyen d'un milliard par réacteur pour un maintien du niveau de sécurité des équipements. Quant à l'EPR, s'il entre en service un jour, produira une électricité plus chère que celle que nous fournissent les éoliennes d'aujourd'hui.

Voilà dressé un tableau assez sombre, j'en conviens, mais réaliste. Et puis je pourrais ajouter qu'il nous sera difficile de rester encore longtemps en dehors des pratiques Européennes dans ce domaine de l'énergie.

Un sujet important de réflexion est donc devant nous, et il est autant économique qu'écologique. Savez-vous que chaque année, en Mayenne nos dépenses globales en énergie, toutes énergies confondues, chauffage, industrie, agriculture et déplacements s'élèvent à près de 500 millions d'euros. Et la quasi totalité de cette énergie est achetée à l'extérieur du département. Elle représente donc une dépense nette et sans aucune création d'emplois.

La seule perspective d'une recherche d'une autonomie partielle à hauteur de 20% de nos besoins, ce qui reste modeste, représenterait une économie de 100 millions d'euros et sans doute des milliers d'emplois. Voilà ce qui pourrait donner du sens à la notion de croissance dont chacun se gausse actuellement. 

Economie, énergie, économie d'énergie...

Et c'est ce qui nous ramène vers notre collectivité départementale. Parce que tout le monde est concerné. Pour nous, nous avons bien sûr ces actions incitatives dans le domaine de l'énergie. Le Conseil général de la Mayenne s'y emploie, plus que beaucoup d'autres. Que ce soit en créant les ZDE (zones de développement éolien), en permettant la production d'énergie et son utilisation à partir des déchets à l'usine d'incinération de Pontmain, ou en travaillant la question de la valorisation de la biomasse sous différentes formes (chauffage, bois déchiqueté, méthanisation...), mais nous sommes aussi des acteurs directs en assurant la responsabilité pleine et entière des transports sur le département. Outre la nouveauté de la rentrée qui consiste à relier maintenant Château-Gontier à Laval par une navette autocar directe avec 6 allers/retours, après que nous ayons fait le constat du vrai succès de celle de Mayenne/Laval, nous poursuivons notre réflexion pour imaginer ce que seront les déplacements des mayennais dans les années à venir, et en particulier quand le carburant aura dépassé les 2€ et plus.

Nous ne sommes pas crésus, alors il nous faudra faire preuve d'intelligence. Mais il ne fait aucun doute que nos concitoyens se tourneront vers nous quand la situation deviendra difficilement supportable pour eux. Nous y répondrons. C'est notre responsabilité.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article