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Merci !
Une page se tourne cette semaine en Mayenne. L'événement est de taille. Jean ARTHUIS, homme politique connu de tous ici dans le département, tire sa révérence pour se consacrer totalement à son nouveau mandat de Député Européen. Mandat qu'il va j'en suis sûr, assurer totalement, contrairement à tant d'autres élus Français, qui prennent cette fonction comme une voie d'attente, avant un retour espéré dans l'hexagone.
Qui peut imaginer d'ailleurs que Jean ARTHUIS ne soit qu'un "simple" député européen. Sa stature nationale et internationale, son expertise, et les résultats de son groupe politique, en font très probablement un futur président ou vice-président d'une commission du parlement. C'est en tout cas ce que je lui souhaite et ce que je souhaite pour l'Europe, parce qu'il n'aura pas la langue de bois et son attachement viscéral à l'idée fédéraliste européenne feront de lui, à coup sûr, un membre très actif à Bruxelles et à Strasbourg.
Mais voilà, pour tout cela, la Mayenne voit s'éloigner l'un de ses plus illustres représentants qu'elle ait connu depuis un siècle et peut-être plus.
Pour celles et ceux qui ont eu la chance de travailler avec lui, c'est évidemment un moment important qui se déroule sous nos yeux.
Toute ma reconnaissance !
J'ai eu l'occasion de lui dire, mais je veux aussi l'exprimer ici. J'ai vécu des moments avec lui qui ont considérablement marqué mon engagement politique.
Je ne peux pas oublier cette période de 2001, où étant arrivé presque par "effraction" au Conseil général, (je n'étais ni attendu ni désiré par les appareils de l'époque), je me retrouvais un peu seul dans cet hémicycle peuplé de "notables", ignoré par la gauche du moment et fustigé par certains collègues de la droite, moi l'écolo venu d'ailleurs.
Il m'aura fallu à cette époque, l'écoute de quelques uns plus tolérants sans doute, mais aussi et surtout l'esprit d'ouverture dont a fait preuve très rapidement Jean ARTHUIS à mon égard, pour que je puisse trouver ma place au sein du Conseil général de la Mayenne.
Je lui en suis profondément reconnaissant, d'autant qu'il n'a pas hésité ensuite à me confier des responsabilités importantes.
J'ai conscience que la vie ne nous offre pas beaucoup d'occasions de rencontres de cette nature. J'ai eu cette chance. C'est pour cela que, même s'il me parait normal qu'il passe la main et même si je suis convaincu, comme lui sans doute, que les institutions qu'il quitte continueront de vivre et de bien vivre avec son et ses successeurs, je veux dire publiquement ce que je ressens au moment où il part.
Le droit à la différence.
Jean ARTHUIS se définit comme un humaniste, et il l'est ! Et à ce titre il est particulièrement tolérant. L'éloge que je fais ici de lui n'enlève rien aux différences d'appréciations qui ont pu apparaitre quelquefois entre nous. Il y en a eu. J'ai fait partie, sans doute plus qu'à mon tour, des élus qui pouvaient exprimer un point de vue différent. Jamais il ne m'en a tenu rigueur. Je garde en mémoire plusieurs événements, où nous étions en désaccord et je me souviens de sa formule à ce moment là. "Pas d'inquiétude Daniel, je comprends ton point de vue et au surplus, le jour où nous penserons tous la même chose, cela signifiera que nous ne penserons plus rien."
J'ai appris tant de choses.
Je le mesure totalement aujourd'hui avec mes nouvelles responsabilités. Le fonctionnement qu'il a institué au Conseil général, en particulier avec ce qu'il a appelé avant les autres, "la nouvelle gouvernance", est une référence pour moi, dans l'organisation que je veux proposer, à la commune et plus encore au sein de la communauté de communes. Son souci a toujours été d'abord un souci d'efficacité et la plupart du temps, au delà des clivages politiques. Voilà pourquoi, au moment de son départ nous n'entendons aucune voix dissonante.
Merci Jean !
