Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Patrimoine des élus : Et puis quoi encore ?

12 Avril 2013 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #texte libre

La semaine dernière, j'indiquais que l'actualité me conduisait à revoir le contenu de l'article que j'avais prévu. Ce qui c'est passé depuis m'oblige encore à reporter le sujet de l'école à plus tard.

Les réactions ont plu toute la semaine. Les déclarations outrées ont envahi les médias, et la démagogie s'est installée au beau milieu de ce débat mal maitrisé par le Président et le gouvernement qui ne semblent pas comprendre ce qu'attendent les Français.

Qu'est-ce qu'ils veulent ? Le tour de taille des élus, pour vérifier s'ils ne se sont pas trop engraissés ? Leur tour de tête, au cas où ils auraient pris "la grosse tête" ?

Tout cela vire au ridicule et l'on voit nos députés, tels des moutons, afficher leur petit patrimoine, comme si c'était cela que les citoyens attendent d'eux. Les électeurs feront quoi avec ces informations ?

Un bon élu est-il un élu pauvre, ou un élu riche ? Voilà des critères bien surprenants et bien différents de ceux qui prévalaient quand il y avait des débats politiques. Ce que l'on attend, évidemment, c'est que l'élu ne pique pas dans la caisse et ne fraude pas. Nous pouvons réclamer légitimement aussi que cela soit vérifié par une instance indépendante, et pas seulement sur la base des déclarations (Cahuzac nous a montré que la bonne foi du déclarant ne suffisait pas ...). Mais étaler la situation personnelle de chaque représentant ou haut fonctionnaire n'apporte rien de plus, sauf de créer des suspicions plus grandes encore à la lecture des déclarations rendues publiques. Voilà pourquoi je trouve inappropriée cette attitude démagogique, autant à droite qu'à gauche qui consiste à venir nous étaler le prix de sa voiture d'occasion ou l'état de son assurance vie.

Voulez-vous que moi aussi je me livre à ce genre d'exercice ? Ce serait comique. Je mettrais la valeur de mes ânes, le prix de la tondeuse à gazon... Je vois en tout cas dans cette dérive, un curieux retournement de situation, moi qui ai quelquefois subi quelles remarques de certains de mes détracteurs (il n'y en a jamais eu beaucoup, mais quand même...) qui prétendaient qu'un éleveur de chèvres et d'ânes en bio de surcroît, ne pouvait être que pauvre et qu'à ce titre il n'avait pas l'étoffe d'un responsable des affaires publiques.

Au moins, je peux tirer deux conclusions de cette affaire : La première, c'est que la fortune n'est pas ou n'est plus un critère de reconnaissance. Elle devient même semble-t-il un élément douteux. Ce qui est aussi stupide que l'inverse. J'ai conscience qu'en 2001, au moment où je me lançais dans cette aventure politique pour représenter mon territoire, je bousculais certaines notabilités qui se demandaient bien ce que cet éleveur de "biques", écolo, venait faire dans ce jeu qui leur était réservé. Je crois que ce qui a suivi a prouvé s'il était nécessaire, qu'aucune place représentative n'était réservée à qui que ce soit et qu'au contraire, la démocratie se trouvait renforcée par la présence aux responsabilités de personnes qui connaissent ce qu'est la vie de leurs concitoyens.

La deuxième est de nature à me rassurer sur mes choix de vie. Si j'en crois les déclarations des députés, je dois admettre que mon patrimoine, pourtant totalement acquis avant mon élection et sans aucun héritage pour le moment, n'a pas à me faire rougir ! Mais ne croyez que je vais vous l'énumérer. Il est d'ailleurs visible, y compris les voitures que j'achète neuves parce que je roule beaucoup et qu'elles sont plus écologiques. Seuls les comptes en banque sont invisibles, mais ne vous inquiétez pas, ils sont en France, dans un organisme bancaire coopératif. A mon  âge, il faut bien avoir un peu de réserves...  J'admets, mais nous le savions déjà, que certaines pratiques agricoles sont à l'évidence  rémunératrices bien au-delà de l'idée que veulent s'en faire la plupart des organismes agricoles. C'est de cela qu'atteste ma situation. Au passage je  rappelle à ces tenants des modèles productivistes que la voie n'est pas unique...

Doit-on tirer des conclusions de cela pour désigner les élus du peuple ? Je ne le crois pas !

Par contre nous comprenons qu'au moment où tout se sait, tout se voit, il n'est plus supportable qu'un élu puisse tromper la confiance de ses électeurs en tenant un discours aux antipodes de ses pratiques personnelles. Les dérives qui ne datent sans doute pas d'hier, ni de Cahuzac sont désormais proscrites. Alors, sans montrer leur patrimoine, les prochains candidats devront prouver qu'ils ont le sens de l'intérêt général. Les discours de façade ne suffiront pas. Ils devront être convaincants, ou alors, attention aux nez qui s'allongent !

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
sans faire un étalage public du patrimoine des élus qui ne servirait strictement à rien, il serait bien qu'une déclaration soit faite auprès d'un organisme incorruptible qui prenne les devants pour<br /> éviter certaines dérives comme "l'affaire cahuzac et quelques autres" qui viennent polluer la vie politique actuelle et qui jettent le doute sur tout le monde inutilement car comme toujours on<br /> retient les minorités qui dérivent et on ne tient pas compte du reste qui est honnête
Répondre