Eté catastrophique pour la démocratie !

La situation est grave !

Plus grave même qu'il n'y paraît.

Le feuilleton WOERTH nous aura maintenus en haleine tout le mois de juillet faisant apparaître chez cet homme, le degré zéro de la responsabilité politique. Et en août, c'est le Président SARKOZY lui-même qui se livre à des amalgames et à une stigmatisation honteuse d'une population si marginale qu'on ne voit pas bien comment elle peut porter atteinte au bon fonctionnement de notre société.

Tout ceci est condamnable. Et heureusement, malgré les vacances, ceci est condamné y compris chez certains proches du Président. A ce titre je me réjouis des prises de position des deux députés UMP Mayennais qui ont fait parler leurs convictions personnelles.

A elles seules, ces expressions dissonantes de membres de la majorité montrent à la fois la gravité des propos tenus par le Président et son entourage proche (on ne prend pas le contre-pied de son leader pour des déclarations banales...) mais aussi une forme d'isolement qui semble couper les plus hautes sphères du pouvoir de sa propre base politique habituelle.

Cela ne veut pas dire que le Président se trompe de stratégie, et c'est bien là aussi le problème.

Il sait ce qu'il fait. Il sait qu'il joue un jeu extrêmement dangereux, mais il en prend le risque dans le seul but de se refaire une santé politique.

J'ai 56 ans, et je n'avais jamais connu une telle situation.
Il est arrivé que le pouvoir vacille, il y a eu 68, il y a eu 81, des périodes où nous sentions que la société pouvait basculer. Les dirigeants de l'époque ont bien sûr cherché à défendre leur pouvoir et leurs convictions mais même si de Gaulle s'est rapproché un moment de son état-major militaire, à aucun moment un homme ou une femme politique Français n'avait pris le risque de jeter par dessus bord les idéaux qui nous animent collectivement depuis des décennies.

SARKOZY l'a fait !

Veut-il nous faire comprendre qu'il est prêt à tout pour garder le pouvoir ?

Veut-il se classer dans cette catégorie peu louable des élus qui ne veulent jamais rendre le pouvoir que le peuple leur a confié pour un temps pourtant déterminé ?

Je le dis ici, cette attitude me met hors de moi, mais elle me fait peur aussi.

Elle est en effet insidieuse. Elle caresse le petit peu de "racisme" qui dort dans chacun des citoyens. Elle libère la parole pour exprimer ces idées "simples".

Comment croyez-vous que les yougoslaves en sont venus à cette guerre atroce entre voisins, si ce n'est parce que certains de leurs dirigeants politiques ont un jour exprimé tout haut ce qui se murmurait sans doute dans une partie de la population ?

Pourquoi parle-t-on aujourd'hui d'une éventuelle partition de la Belgique si ce n'est parce que des leaders irresponsables ont cherché chez l'autre (le Flamand ou le Wallon) la responsabilité de tous les maux dont souffrait l'état Belge ?

La crise aveugle. Elle aveugle donc d'autant plus que l'on est touché par la crise. En cela, le risque est grand d'une recherche facile du bouc émissaire.

La population qui souffre peut, aujourd'hui ou peut-être demain, être tentée par ces explications "simples".

N. SARKOZY le sait et cela ne l'empêche pas d'en jouer.

Pourtant il est notre Président, une institution à lui tout seul qui par essence mérite le respect de chacun pour maintenir l'équilibre de notre société.
Non content d'introduire  par ses propos, une forme rampante de racisme, il met  en plus à bas l'image de la fonction suprême qui lui a été confiée par les Français.