Il faut poursuivre le développement de l'éolien
L’énergie d’origine éolienne cumule de nombreux avantages :
- elle est productive
- elle peut être locale
- elle est renouvelable à l’infini
- elle ne gère directement aucun gaz à effet de serre
et pourtant elle voit monter contre elle un lobby anti-éolien qui semble prêt à utiliser tous les moyens pour empêcher son développement.
En effet, bien que les contraintes et les obligations soient déjà très importantes pour l’installation d’un parc éolien en France, un nouveau rapport d’information sur l’énergie éolienne est en cours de discussion au Parlement dans le cadre du Grenelle II. Vantant d’abord, à juste titre d’ailleurs, le développement de ce secteur à travers le monde, il nous confirme la formidable croissance du parc éolien français qui atteignait fin 2009 plus de 2600 turbines soit une hausse de 40% par rapport à 2008 – produisant près de 8 terawatts. Ce qui correspond aux besoins de 2.5 millions de foyers.
Il reconnait par ailleurs que la France jouit du deuxième gisement éolien naturel d’Europe admettant toutefois que notre pays n’occupe que la 4ème place en termes de parcs installés.
Mais, alors qu’il indique que ce sont des pays comme la Chine avec 13 000 mégawatts et les Etats-Unis avec 10 000 mégawatts qui ont connu la meilleure progression en 2009, ce rapport débouche sur des contraintes supplémentaires dont certaines peuvent être fatales pour un développement harmonieux de l’énergie éolienne dans nos territoires.
Cinq ans après avoir tenté en vain, d’imposer des parcs d’un minimum de 20 mégawatts, ce qui, rappelons le, aurait anéanti tous les projets mayennais, la mission « d’information » présidée par le député Patrick Ollier nous ressert le couvert.
En effet, le 02 avril dernier, dans le cadre de l’examen en commission du projet de loi « grenelle II », plusieurs amendements issus de cette « mission » ont été intégrés.
Cinq obligations supplémentaires apparaissent :
- la première confirme la mise en place de schémas régionaux de l’éolien, nouvelle couche de documents pouvant être en contradiction avec l’élaboration des Z.D.E. (Zones de Développement Eolien)
- les deux suivantes font obligation aux exploitants et propriétaires de parcs de constituer des provisions afin de procéder au démantèlement en fin de vie et fixant à 500 mètres la distance minimale entre les parcs et les habitations. Ces dispositions sont déjà à l’œuvre actuellement, par conséquent il est surprenant de les voir figurer dans cette conclusion.
- La quatrième vise à inscrire les parcs en projet dans les ICPE (Installations Classées Protection de l’Environnement) au même titre que certaines installations de triste réputation site « SEVESO ».
- Mais la cinquième mesure est de loin la plus contraignante puisqu’elle revient à nouveau sur cette notion de seuil de puissance installée qu’elle fixe à 15 ou 20 Mégawatts par unité de production avec un minimum de cinq mâts. Si elle est adaptée, cette disposition serait de nature à bloquer tout projet mayennais puisqu’à ce jour aucun parc n’atteint une telle puissance dans notre département.
Dans ce domaine, tout seuil de puissance ne peut avoir que des effets bloquants et rédhibitoires y compris pour le petit éolien qui ne pourrait être raccordé au réseau alors que des entreprises mayennaises développent cette technologie.
Les Z.D.E. ont constitué une avancée considérable, tant pour les promoteurs que pour les riverains qui trouvaient là une limite à un développement qui pouvait être anarchique.
Le Conseil général, les communautés de communes et les communes de la Mayenne ont, dans ce cadre, contribué à l’élaboration d’un schéma départemental qui a fixé un objectif de 80 éoliennes installées en 2020. Aujourd’hui, 22 machines sont en fonctionnement.
Les contraintes supplémentaires proposées par la mission parlementaire ne pourraient avoir pour effet que d’interdire tout développement dans un département comme le nôtre.
Alors qu’elle rappelle l’objectif d’une production à hauteur de 23% d’énergies renouvelables par rapport à la consommation d’énergie finale en 2020, cette « mission » choisit de compliquer encore plus l’installation des parcs éoliens sur le territoire Français, rendant quasi impossible le respect de cet engagement.
Une contradiction qui n’étonne plus et qui cache mal la volonté non avouée, mais bien présente et décidemment récurrente, de ces quelques parlementaires de promouvoir une mono énergie : le nucléaire.
Il est donc temps d’alerter les autres parlementaires pour garantir une production énergétique diversifiée.