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Les gros paysans manifestent contre les petits paysans !

23 Novembre 2013 , Rédigé par Daniel Lenoir Publié dans #actu de la semaine

C'est ce que, de manière à peine caricaturale, nous pourrions dire des événements qui ont marqué le milieu de cette semaine autour de la capitale.

Nous avons assisté en effet, à des démonstrations de corporatisme exacerbé au point de voir les agriculteurs céréaliers, s'opposer, contre l'avis même de leur syndicat national, à une modeste redistribution des aides de la Politique agricole commune (PAC) en faveur de leurs collègues éleveurs.

Rares sont les professions aussi protectrices de leurs propres intérêts. Ils ne sont pourtant pas sur la paille, les céréaliers Français. L'histoire de la PAC a fait d'eux, les principaux bénéficiaires des aides Européennes. Il faut dire qu'étant à peu près tous installés autour de Paris et suffisamment organisés en lobbys, ils n'avaient pas eu de difficultés à tordre le bras des négociateurs de Bruxelles et de Paris lors de la mise en place des droits à paiement unique (DUP) pour leur garantir une subvention dite "compensatrice", versée à l'hectare et sans limites de surface.

Ces primes annuelles correspondaient à l'origine à une compensation sensée couvrir la baisse des prix des produits, en l’occurrence, des céréales, au moment où l'Europe cessait son soutien aux prix agricoles.

En règle générale, le montant des aides représentait entre 300 et 350 € par hectare. Cerise sur le gâteau des céréaliers Beaucerons, ce montant était supérieur au montant attribué à toutes les autres régions du pays. En effet produisant plus de quintaux à l'hectare dans les secteurs de plaines, ils arguaient du fait que la disparition des soutiens aux prix, les impactait plus qu'ailleurs... CQFD !

Les évolutions de la PAC qui ont suivi, ont toutes confirmé ces dispositions. C'est peut-être ce que l'on appelle chez d'autres catégories : "le maintien des avantages acquis ?".

Pourtant, les choses ont bien changé au fil du temps. D'une période de pénurie de céréales à l'échelle mondiale, qui engendrait des prix bas, nous sommes passés à une période beaucoup plus tendue à cause, à la fois de difficultés climatiques de certaines régions du monde et d'une arrivée sur le marché, d'acheteurs des pays émergents. Le cours des céréales a donc connu des fluctuations à la hausse qui ont pu, dans certains cas d'ailleurs, créer de réelles difficultés allant jusqu'à des "émeutes de la faim" dont vous avez sans doute entendu parler. La spéculation s'est également installée sur ce secteur alimentaire et nous avons connu des périodes de folie où les céréales pouvaient changer de mains en quelques clics, sans quitter leur silo. Le summum étant la vente de la récolte avant même que la parcelle soit semée...

En toute logique, ce retournement de tendance du marché des céréales aurait du avoir pour conséquence au moins une re-discussion des soutiens publics, puisqu'ils n'étaient plus justifiés de la même manière. Mais, alors que de nombreuses voix s'élevaient, quelque soient les tendances syndicales, chez les éleveurs qui subissaient de plein fouet l'augmentation du prix des aliments du bétail, pour une nouvelle répartition des aides Européennes, les lobbys céréaliers faisaient barrage à toute négociation.

Mais l'Europe a évolué. La France y occupe certes une place prépondérante sur le plan agricole, mais d'autres pays sont venus et la position de statut quo devenait impossible, tant elle apparaissait aux yeux de tous, comme une injustice et une gabegie d'argent public en direction d'une catégorie d'agriculteurs qui ne donnaient pas l'impression d'être dans le besoin.

Les négociations de la PAC ont donc abouti à une refonte du mode de redistribution des aides qui favorise un peu plus les éleveurs. Et puisqu'il n'était pas concevable que cela se fasse en augmentant le budget agricole déjà considérable (près de 50 milliards d'euros chaque année sur les 145 milliards du budget Européen), il a fallu réduire la part des céréaliers. Précision supplémentaire, la France qui reçoit de l'ordre de 14 à 15 milliards chaque année de l'Europe en consacre plus de 9 milliards à l'agriculture et il est courant d'entendre que plus de 70 % de ces 9 milliards sont "captés" par les 30 % d'agriculteurs des plus gros.

Ce qu'a fait l'Europe n'est donc que justice. Et je fais partie de ceux qui disent qu'il était grand temps que cela bouge.

Voilà pourquoi ces démonstrations de force des agriculteurs avec des tracteurs et des engins dont le prix dépasse souvent celui de vos maisons, me paraissent indécentes. Elles le sont d'autant plus qu'au même moment, de nombreux Français connaissent des difficultés autrement plus importantes. Pour eux, le question n'est pas de savoir s'ils vont pouvoir acheter un appartement de plus, mais tout simplement, s'ils vont pouvoir payer leur loyer.

De plus un accident mortel est venu compléter le discrédit de ces actions auprès de la population. Certains mayennais, peut-être insomniaques et sans doute embarrassés avec leurs vieux pneus, ont cru bon, malgré l'impopularité évidente, de relier ces coups de force devant la Préfecture. Difficile de faire mieux pour se tirer une balle dans le pied dans un pays d'élevage. Heureusement, ils n'étaient pas nombreux !

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Assez !

13 Novembre 2013 , Rédigé par Daniel Lenoir

Le climat actuel est délétère !

Il y a bien sûr les contestations tous azimuts concernant les taxes, les écotaxes et toutes les décisions du gouvernement... Mais il y a surtout des propos qui sont totalement insupportables et qui visent une ministre, non pas pour son action, mais pour sa couleur de peau.

Ceci est inadmissible, comme cela le serait d'ailleurs, même s'il ne s'agissait pas d'une ministre.

Les propos de cette élue du FN concernant Christiane TAUBIRA étaient déjà très au delà de l'acceptable. Ils avaient été condamnés un peu mollement à mon goût.

Il y a eu ensuite cette gamine Angevine d'une insolence extrême qui, avec l'assentiment évident de ses parents s'est permise des insultes ignobles, surtout quand cela sort de la bouche d'un enfant.

Et puis évidemment, le torchon "minute", celui dont Pierre Desproges disait qu'en le lisant vous aviez 2 bouquins en même temps : "La Nausée" et "Les Mains sales"... Ce torchon donc, s'est cru autorisé à se faire de la pub en reprenant les propos de la gamine.

Alors trop c'est trop !

Je ne suis pas de ceux qui croient que le racisme progresse dans notre société. Soyons honnêtes, il a toujours existé. Mais nous observons par contre une libération de la parole qui fonctionne toujours de la même manière. Dès qu'une digue semble tomber, dès que certains osent, d'autres s'engouffrent dans la brèche ouverte pour tenter d'enfoncer leurs pourritures un peu plus loin.

Bien sûr, la loi doit être un outil pour remettre ces gens là au rang de ce qu'ils sont. Bien sûr, ces propos et ceux et celles qui les tiennent doivent être condamnés pénalement parce qu'il s'agit de délits. Mais il faut faire plus et c'est notre responsabilité à tous.

Les réactions ont été un peu trop tardives ! Je dois dire et vous l'avez peut-être déjà compris, que ce qui m'a choqué le plus ce sont les propos puériles mais violents que nous avons entendus à Angers.

Je ne comprends pas que dès ce moment là, les autorités n'aient pas senti qu'un cap était franchi. Personne me fera croire que cette enfant de 12 ans a agi seule. Elle a des parents. Que je sache, les parents sont responsables des actes de leurs enfants. Or, ce qu'elle a dit est un délit. Ceci nécessitait donc une sanction appropriée. A côté de tels comportements, le vol d'un pain au chocolat fait pâle figure. Ces parents qui laissent, voire même, qui incitent à de telles attitudes, ne sont pas dignes d'assurer l'éducation de leurs enfants. La protection infantile devrait être saisie face à des comportements de la sorte. ce serait une première étape. Cette enfant qui vit dans un milieu où la haine de l'autre est à ce point développée est en danger pour elle-même. Or, personne ne semble avoir voulu aller sur ce terrain. c'est regrettable !

Et puis, il y a eu cet engrenage. Alors à ma modeste place, avec mes modestes moyens je veux dire mon horreur de tels propos et de tels comportements. Je crois que cela doit être le devoir de chaque personne de dire, là où elle est, avec les moyens qu'elle a, à son voisin, à ses amis, à celles et ceux avec qui elle parle, que ces propos sont inacceptables.

Inacceptable, veut bien dire que nous n'acceptons pas. Nos moyens sont plus forts que nous le croyons. Nous sommes heureusement beaucoup nombreux à être outrés. c'est pourquoi je crois à la force collective des humanistes. Partout où nous sommes, condamnons ces attitudes. En parlant, nous reformons la "digue" qui constituait le "vivre ensemble" si indispensable à l'équilibre de nos sociétés. Il est temps ! N'attendons pas qu'il soit trop tard !

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L'écotaxe : Comment est-ce possible ?

1 Novembre 2013 , Rédigé par Daniel Lenoir

Voilà une affaire qui avait été initiée par le gouvernement précédent. Qui était le fruit d'une forme de consensus à l'occasion du Grenelle de l'environnement conduit par Jean Louis BORLOO. Qui avait reçu l'assentiment de la quasi totalité des départements de France au moment où ils ont défini les routes départementales taxables. Et malgré cela, le gouvernement Ayrault a réussi l'exploit de concentrer toutes les critiques contre lui à propos de cette taxe poids lourds. Une catastrophe !

Comment a-t-on pu en arriver là ?

Déjà, sous Sarkozy, quelques critiques étaient nées sur la mise en oeuvre de ce nouvel impôt. Non pas vraiment sur le fond, mais plutôt sur la manière de le prélever. Ceci avait entraîné un premier report qui semblait destiné simplement à un meilleur calage du mode de prélèvement. Puis, la gauche est arrivée aux affaires, avec son allié écologiste. De quoi nous faire imaginer un règlement rapide de ce dossier. Il n'en a rien été. Les hésitations ont été au moins aussi importantes qu'avec le gouvernement précédent. De nouvelles reculades ont eu lieu avec des exonérations en particulier pour les territoires les plus excentrés du pays. La Bretagne en bénéficiait déjà. Des approximations sont apparues également, laissant planer le doute quant à la réelle volonté du gouvernement de mettre en place ces mesures en faveur du fret ferroviaire et fluvial. Et puis la confiance de la population vis à vis du gouvernement a continué de s'effriter et la brèche ouverte par les Bretons a fini par créer un climat qui rendait impossible le maintien de l'écotaxe poids lourds.

Pourtant, cette mesure comporte, à mon sens, un réel avantage pour notre activité économique, y compris pour l'activité des transporteurs Français.

Nous avions là, une mesure qui pouvait enfin faire participer les transporteurs étrangers, venant de Pologne, de Bulgarie, de République Tchèque, etc... à l'entretien des routes qu'ils contribuent à dégrader. En effet, sur les 800 000 camions qui circulent sur les routes de France, plus de 200 000 sont immatriculés hors de France. Ces transporteurs, qui sans vergogne, viennent assurer du transport sur notre territoire, en y faisant même quelquefois du cabotage, en rémunérant leurs salariés aux conditions de leur pays d'origine, ne dépensent souvent, même pas l'équivalent du prix d'un sandwich sur le sol Français. Pourtant ils sont les premiers à faire l'impasse sur les autoroutes. Ce faisant, ils parcourent les routes Nationales et les Départementales les plus importantes, pour éviter les péages.

L'écotaxe : un sujet très concret !

C'est ainsi que nous observons très concrètement que de nombreux camions étrangers transitent par le Pont de Pritz à Laval, puis par la rocade, pour rejoindre, soit Le mans par la RD 57 (ancienne N157), soit la Bretagne, par la RD 57 encore, mais à l'ouest cette fois et jusqu'à La Gravelle, puisque c'est la porte d'entrée de la Bretagne et comme vous le savez, grâce au Général De Gaulle, les autoroutes Bretonnes sont gratuites.

C'est pour cela que nous avions décidé en 2011, lors d'une réunion du Conseil général et après une première tentative lamentable qui avait échoué quelques mois auparavant (cf: l'article en pièce jointe que j'avais publié après ce premier échec), de faire apparaître la RD 57 comme taxable au titre de l'écotaxe poids lourds, sur toute sa longueur, de son extrémité ouest, côté Bretagne, jusqu'à la limite avec la Sarthe, sachant que le Département de la Sarthe prenait lui aussi la même disposition. Cette décision ne répondait qu'à une seule préoccupation, celle de dissuader les transporteurs peu scrupuleux de venir détériorer notre réseau départemental et encombrer des axes déjà très chargés. Accessoirement, cette mesure représentait une recette de plus d'un million d'euros que nous aurions affectée évidemment à l'entretien des routes départementales. Nous voilà donc démunis de cette recette et nous allons devoir continuer de demander aux seuls Mayennais, y compris les transporteurs locaux bien entendu, de contribuer par leurs impôts, en regardant leurs concurrents étrangers venir leurs tailler des croupières avec des prix cassés.

Nous voyons là très clairement que la mondialisation doit nous amener à modifier considérablement la manière de faire porter les charges, qu'elles soient sociales ou qu'elles soient fiscales. La concurrence n'est plus seulement le fait de son voisin immédiat qui paye les mêmes impôts et les mêmes cotisations sociales que vous. Elle est maintenant le fait d'entreprises qui détournent souvent les règles en s'immatriculant à l'étranger, ou tout simplement d'entreprises étrangères qui ont vu l'aubaine. Notre responsabilité est donc de faire évoluer les choses pour limiter ces risques de concurrence qui ont un caractère très déloyal. La taxe poids lourds devait y contribuer. C'est raté ! Sans doute aurait-il fallu pour qu'elle soit mieux admise, accepter de réduire les charges qui pèsent sur les seules entreprises du pays, de manière à ce que la nouvelle taxe soit neutre pour les transporteurs locaux et qu'au contraire, elle soit "pénalisante" pour leurs concurrents étrangers, sans qu'ils aient l'obligation de la répercuter auprès de leurs clients. Or, le gouvernement qui ne veut rater aucune occasion de percevoir plus d'impôts, l'a conçue comme une taxe additionnelle. Dans cette ambiance d'overdose fiscale, l'écotaxe était une proie facile pour les opposants.

Un transfert vers le ferroviaire et le fluvial.

C'était l'autre objectif. C'est d'ailleurs celui qui a été le plus développé par les tenants de la taxe. Mais j'y vois plus d'idéologie que de pragmatisme. Le passage du fret, de la route vers le rail ou le canal, est une idée noble à laquelle je souscris évidemment, mais elle se heurtera encore longtemps à des obstacles très concrets, y compris l'engorgement des voies ferrées avec des difficultés grandissantes pour trouver des créneaux entre les TGV ou les TER.

La LGV : Pas seulement pour aller plus vite à Paris !

Le plus insupportable dans cette histoire de combat régionaliste Breton contre l'écotaxe, c'est que la Bretagne est aujourd'hui la région qui voit le plus gros investissement ferroviaire se faire, pour la relier plus rapidement à la capitale, au reste du pays et à l'Europe toute entière. Tout cela quand même, pour la bagatelle de 3,5 milliards d'euros, payés par tous les contribuables Français. Mais elle permet aussi de créer des "sillons" nouveaux pour le fret sur l'ancienne voie qui ne verra plus passer le TGV. Ainsi, la Bretagne aura au printemps 2017, ce que beaucoup en France, voudraient bien avoir. Alors, que l'on nous dise que l'économie Bretonne va mal, c'est d'accord ! Encore faudrait-il accepter une analyse détaillée d'un système productiviste qui n'a pas besoin des "normes" pour se fracasser contre un mur. Mais que l'on nous dise que c'est à cause de l'écotaxe, devient incohérent et douteux.

Article du blog publié le 08 novembre 2010

Eco-taxe poids lourds : Beaucoup d'incohérences !

Il y a comme cela des sujets en séance publique du Conseil général qui peuvent passer sans coup férir, et il y en a d'autres qui parce qu'une voix s'élève, deviennent une affaire d'état !

Indiscutablement, la question de l'éco-taxe pour les poids lourds de plus de 3,5 t circulant sur nos routes départementales principales fait partie de la deuxième catégorie.

Il aura suffit d'une remarque un tant soit peu "populiste" de la part de mon collègue Alain GUINOISEAU (Debout la république) pour faire déraper ce dossier qui avait pourtant été traité en commission "aménagement des territoires" sans susciter d'opposition particulière.

"Voilà un impôt nouveau!" s'est exclamé A. GUINOISEAU.

La Gauche, qui a "fait le job", comme ils disent, a emboité le pas, mettant en cause l'imprécision dont faisait preuve le rapport en particulier sur l'utilisation des fonds collectés, parce qu'en effet il y a du grain à moudre dans cette affaire qui aurait pu rapporter plus d'1 million d'euros au département.

Mais la position la plus étonnante est venue du seul écolo estampillé "vert", l'ami Claude GOURVIL.

A son tour il est monté au créneau pour "flingué" la proposition d'instituer cette éco-taxe sur les 52 km de la RD 57 qui relie la Sarthe à l'Ille et Villaine à travers la Mayenne. A n'y rien comprendre !

J'ai repris depuis les différentes déclarations des associations environnementales qui avaient fait de cette affaire une pierre angulaire du grenelle au plan national.

Elles ne sont jamais équivoques. L'éco-taxe poids lourds est pour elles une vraie mesure anti "gaz à effet de serre".

Contrairement à ce que l'on peut rencontrer dans certains décrets et certaines circulaires liées à l'environnement, cette mesure proposée au département de la Mayenne était extrêmement mesurée.

L'éco-taxe consiste à faire payer, grâce au télépéage, l'usage par les poids lourds de plus de 3.5 t du réseau routier national non concédé et une partie du réseau local susceptible de subir un report de trafic. C'est pour cela que le président du Conseil général avait demandé l'inscription de plusieurs tronçons, dont la RD 31 vers Ernée et la RD 771 vers Craon. De son côté, l'état limitait sa proposition à la RD 57 (ancienne RN 157), seul axe susceptible de servir d'itinéraire de substitution à l'autoroute A81. C'est cette proposition qui était soumise à notre vote.

Que va-t-il donc se passer ?

L'état lui, ne va pas se gêner pour appliquer cette taxe sur ses routes nationales.

La RN 12 va donc être concernée dans toute sa portion mayennaise, ainsi que la RN 162 entre Mayenne et le Maine et Loire. Mais il gardera bien sûr les recettes pour lui.

Il dissuadera peut-être quelques camions de fréquenter ses axes. Il leur restera donc la possibilité de venir sur nos routes départementales. Les transporteurs seront tout autant impactés.

De notre côté, nous nous interdirons une recette qui était évaluée à plus de 1 million d'euros par an. De quoi donner pourtant un bon coup de pouce à notre budget des routes au moment où nous ne sommes plus en mesure d'entretenir convenablement notre réseau départemental de 2ème et 3ème catégorie.

On a beau nous expliquer, comme le fait Norbert BOUVET (UMP) qu'il faut cesser d'appliquer des impôts supplémentaires aux entreprises. Ces dernières n'oublieront pas de répercuter cette charge nouvelle sur leur prestation et donc sur les prix des produits payés par les consommateurs. Et au surplus, la recette escomptée dans ce nouveau dispositif représente 3% de l'impôt des mayennais.

Voilà aussi une belle incohérence de la part de l'élu UMP. N'est-il pas le premier à réclamer des moyens supplémentaires pour les routes départementales ? Cette proposition n'émane t elle pas d'un gouvernement qu'il soutient ?

Vous avez donc le choix : Ou vous appliquez cette taxe aux entreprises de transport dont bon nombre ne font que transiter par notre département, et vous évitez l'usage abusif de nos départementales par des poids lourds, au profit de l'autoroute dont nous n'avons pas l'entretien ?

Ou vous payez vous-même les 3% d'impôt équivalent ?

Mon choix est fait parce que je sais que le passage des camions qui veulent éviter de payer l'autoroute et qui empruntent la RD 57, le contournement de Laval et le pont de Pritz impactent sérieusement l'état des chaussées. Ne dit-on pas que le passage d'un seul camion semi-remorque équivaut au passage de 100 000 voitures individuelles ?

Je sais aussi que les moyens nécessaires pour l'entretien de cette voirie sont autant de moyens en moins pour les autres routes du département.

Nous en reparlerons, j'en suis sûr. Peut-être que mes collègues auront évolué ?

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La France en face : A la limite de la caricature !

29 Octobre 2013 , Rédigé par Daniel Lenoir

C'est à Villaines-la-Juhel en Mayenne que les journalistes de France 3 ont choisi de tendre leurs micros et de faire tourner leurs caméras pour illustrer les difficultés que connaissent bon nombre de Français, y compris dans nos campagnes, jusque là préservées et plutôt agréables à vivre. Les exemples sont incontestables et l'on comprend bien que la simple lecture des statistiques ne suffit pas à résoudre les problèmes de celles et ceux qui sentent le sol se dérober sous leurs pieds.

La Mayenne s'est souvent distinguée par sa discrétion (pour vivre heureux vivons cachés...). Mais elle est aussi apparue à juste titre d'ailleurs, comme une terre modérée, où le chômage y était très faible (l'un des plus faible de France), avec un taux qui malgré une progression importante n'atteint encore que 7,2 % sur le département (Voir la note de conjoncture en pièce jointe).Elle détient ou a détenu également d'autres records comme le taux de natalité qui à la fin des années 2000 mettait notre département en tête de tous les départements de France pour le nombre d'enfants nés, par rapport au nombre de femmes en âge de procréer. Elle a été longtemps le département où l'espérance de vie des femmes était la plus importante. Cela reste vrai même si la Mayenne n'est peut-être plus exactement à la première place. Et dernier chiffre, ses enfants connaissent un taux de réussite au bac au dessus de la moyenne. Seulement voilà, les statistiques ne sont pas tout et vous pouvez toujours tenter d'expliquer à quelqu'un que 95% des personnes ont un travail, s'il fait partie des 5% restants sur le carreau, cela ne le rassurera pas beaucoup.

Des exemples pour confirmer la théorie, ou une théorie étayée par des exemples ?

En regardant l'émission d'hier, la question se pose, d'autant que je ne suis pas convaincu que les quelques tentatives de réponses évoquées, soit par les chercheurs, soit par les politiques, dans le débat qui a suivi, soient très adaptées.

Personne ne conteste que nos territoires ressentent maintenant eux aussi un sentiment d'abandon. Les scores du FN sont à ce titre très évocateurs dans un territoire où le taux d'immigrés est là encore un des plus faibles et où les immigrés en question sont très majoritairement ... des anglais. La vie est dure pour tout le monde et alors que nous pouvions encore à peu près bien nous en sortir dans nos campagnes quand il y avait du travail intérimaire, nous observons que l'éloignement devient un vrai handicap quand l'emploi se fait plus rare.

Le problème n'est donc pas me semble-t-il la question d'une absence de services publics, comme le disait de manière un peu péremptoire, Cécile DUFLOT au moment du débat.

Une maison des services publics, il y en a une ! Elle existe depuis près de 20 ans sous la forme d'un centre de ressources et a élargi récemment ses collaborations avec les différents services départementaux. Les collectivités locales n'ont pas attendu ces "bons" conseils pour agir, mais cela ne suffit pas, la preuve !

La question des déplacements est par contre une vraie difficulté quand l'argent vient à manquer pour entretenir une voiture. Parce que je veux bien que l'on imagine des circuits d'autocars dans tous les bourgs de la Mayenne avec une cadence minimum d'un toutes les heures, (il faudrait cela pour répondre aux besoins), mais il n'est pas difficile de vous expliquer qu'il s'agirait de la plus grosse gabegie financière et environnementale que nous pourrions faire.

Nous y avons pourtant travaillé. Notre département fait là encore office de pionnier avec son système du "petit pégase". Il parait que nous sommes le seul département à assurer un tel service de prise en charge à domicile pour se rendre dans la ville ou le bourg-centre le plus proche, pour la modique somme de 2 €. Seule difficulté, et j'en suis conscient, ces services n'existent que sur 4 demi-journées, mais leur extension est tout à fait possible avec le soutien des communautés de communes qui le souhaiteraient. Des discussions sont en cours à ce sujet sur certaines parties du territoire Mayennais. Mais cela ne suffira pas non plus. Il faut se rendre à l'évidence. La vie à la campagne implique des déplacements individuels et seule la voiture ou le deux roues peuvent répondre à cela. Il faut donc travailler au rapprochement des personnes qui se déplacent sur un même secteur. Il en va de l'économie en faisant voiture commune, au moins sur certaines portions du trajet, il en va de l'écologie et il en va aussi de l'amélioration du lien social. Pas négligeable quand les personnes ressentent de plus en plus d'isolement alors que la campagne restait , il y a peu, encore, un endroit où les habitants ne s'ignoraient pas.

Mais la question majeure, que j'ai trouvée bien éludée dans le reportage et dans le débat qui a suivi, c'est la question de la perte des emplois sur notre territoire et pas n'importe quels emplois, les moins qualifiés.

Savez-vous que le secteur de Villaines-la-Juhel a été jusque dans les années 2008/2009, le secteur de la Mayenne où le taux de chômage était le plus faible. Il y avait le plein emploi. Sur une ville d'un peu plus de 3000 habitants, nous comptions plus de 2500 emplois, tous secteurs confondus. L'industrie y représentait une place tellement importante que des personnes de la région Parisienne et d'ailleurs, venaient travailler le weekend, générant au passage de l'activité dans les structures d'hébergement du secteur. Notre territoire a été et est encore, malgré les difficultés apparues dans une des grosses entreprises du secteur, un territoire qui voit venir chaque matin plus de personnes pour leur travail qu'il n'en voit partir. Mais la crise est là. Et le secteur du support enregistrable (CD, DVD, Blue-Ray, de l'entreprise MPO) qui a été pendant plus de 30 ans pourvoyeur d'emplois, soit en CDI, soit en CDD, soit en intérim et ils étaient nombreux, connait un recul important de son activité. Evidemment, ce sont les personnes les plus fragiles qui ont été touchées en premier. Voilà comment, alors que tout semblait aller bien dans le meilleur des mondes, que les personnes aux bas salaires pouvaient elles aussi envisager une accession à la propriété, une région se retrouve démunie parce que l'emploi s'est éloigné.

Ce n'est pourtant pas faute de recherches et d'initiatives de la part de l'entreprise et de ses dirigeants, mais nous payons deux choses dont les effets sont simultanés : La première, c'est l'absence totale d'anticipation pour créer les conditions de la venue ou du développement d'activités et d'entreprises nouvelles. Je prends souvent l'image de la forêt où un gros arbre est entrain de perdre ses grosses branches et peut-être même de mourir, mais aucune jeune pousse n'a été plantée dessous pour le remplacer... Quand il disparaît, l'emplacement est nu pour longtemps... Et la deuxième chose, est de la responsabilité totale de nos gouvernements successifs. MPO a compris il y a longtemps que son activité principale connaîtrait un recul significatif au fil du temps. Ses dirigeants ont donc pris un tournant très important en se positionnant sur la production de cellules photovoltaïques, parce qu'il y avait une certaine proximité technique entre ces deux activités. Mais l'entreprise s'est rapidement heurtée à des mesures fiscales et des contraintes administratives qui ont, par ricochet, rendu les banques frileuses. La ministre de l'écologie et de l'énergie a beau être venue en janvier 2013 dans l'entreprise pour dire tout le bien qu'elle pensait de cette activité, rien n'a vraiment bougé pour relancer cette filière qui a pourtant tout pour elle. Elle cadre totalement avec les discours sur la transition énergétique, elle est un exemple idéal dans la lutte pour la relocalisation de la production industrielle et évidemment, elle éviterait de connaitre l'hémorragie d'emplois qui nous touche actuellement. Vous voyez que, compte tenu de ces perspectives de réindustrialisation à partir de la transition énergétique, j'attendais mieux d'une ministre écolo, qu'un discours convenu, inadapté et plaqué. Mais connait-elle notre campagne ? Connait-elle la vie économique des entreprises ? Certes, nous devons maintenir les services publics. Au passage, je rappelle que ce sont bien les collectivités locales, communes, communautés de communes et départements qui portent le plus souvent seuls, ces différents services que l'état abandonne dès qu'il faut faire quelques kilomètres hors des villes centres. Mais ils n'auront de raisons d'être que si les personnes qui veulent vivent dans nos campagnes, ou bien qui n'ont pas d'autres choix, peuvent y trouver un travail sans devoir faire des dizaines de kilomètres chaque jour.

La non réponse à toutes ces questions génère inévitablement un sentiment d'abandon et le pas devient plus facile à franchir pour dire son ras le bol quand les bulletins de votes sont devant nous , quitte à faire n'importe quoi, comme nous l'avons entendu hier soir.

La situation est forcément préoccupante pour quiconque veut s'intéresser à la vie de sa commune ou de son secteur. Elle ne peut pas être désespérée et je veux combattre tout défaitisme. Ne cédons pas non plus au catastrophisme. Les personnes les plus en difficultés ne nous le pardonneraient pas et elles auraient raison. N'acceptons pas non plus d'être caricaturés comme je pense nous l'avons un peu été hier soir. Regardons aussi les choses positives, d'autant que le même jour, paraissait sur Ouest France un article élogieux à propos d'un des fleurons de l'activité économique Villainaise, l'entreprise Tryba (Cf la deuxième pièce jointe).

Note de conjoncture de la maison de l'emploi de la Mayenne Juillet 2013

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Internet à très haut débit : Le Conseil général de la Mayenne investit fortement !

22 Octobre 2013 , Rédigé par Daniel Lenoir

Je vous en ai déjà parlé à plusieurs reprises en particulier en expliquant ce qu'était le haut et le très haut débit, quel était l'intérêt de la fibre optique et les raisons pour lesquelles le Conseil général avait fait le choix de mettre en place des NRAZO (nœuds de raccordements des abonnés en zone d'ombre).

Mais avec la mise en oeuvre du schéma d'aménagement numérique qui débute maintenant, nous pouvons dire que nous nous apprêtons à franchir un nouveau palier.

En effet, le schéma directeur territorial d'aménagement numérique (SDTAN), que nous avons adopté il y a un peu plus d'un an s'articule autour de 3 objectifs principaux. Le premier concerne la montée en débit du plus grand nombre de lignes desservant les abonnés, le deuxième consiste à fibrer les entreprises et les structures d'enseignement et de santé, et le troisième porte sur des actions spécifiques sur les villes de Mayenne et Craon, pour le moment, avec un fibrage de type FTTH (la fibre chez tous les abonnés de la ville).

Des investissements importants dans chaque secteur, qui représenteront près de 500 000 € pour le seul canton de Villaines-la-Juhel.

Il va bénéficier de travaux dont certains seront considérables, avec du génie civil, pour rendre les 5 centraux téléphoniques du territoire, alimentés par de la fibre optique.

La première étape concerne la commune d'Averton. La pose de la fibre optique est en cours entre le central (NRA) de Villaines-la-Juhel et celui du bourg de la commune que nous avons nous-mêmes financé (NRAZO). Elle devrait être achevée avant la fin 2013.

Viendront ensuite le fibrage du central de Crennes sur Fraubée qui dessert également les abonnés de Villepail.

Puis Gesvres et Loupfougères dont le programme est actuellement en consultation auprès des entreprises.

Ces 4 NRA ZO que j'appelle pour la facilité de compréhension, des "centraux" téléphoniques, ont été installés par le Conseil général il y a 3 ou 4 ans. Ils permettent déjà une bonne connexion des abonnés sur ces communes, avec des niveaux qui peuvent atteindre jusqu'à 18 ou 20 méga bits dans les foyers les plus proches du central. Mais nous savons que les besoins évoluent rapidement. Il était donc nécessaire d'agir.

Ceci est rendu possible par l'utilisation des fourreaux existants, qui appartiennent à Orange/France-Télécom. Viendra ensuite une autre installation, en direction du bourg de Saint Germain de Coulamer, qui nécessitera du génie civil, parce qu'il n'existe pas actuellement de fourreaux à même d'accueillir la fibre. Ce sera l'opération la plus coûteuse du canton. C'est çà aussi la solidarité territoriale.

Mais la particularité Mayennaise est ailleurs. Depuis que nous avons pris à bras le corps ce dossier de la couverture numérique sur le département, nous gardons la même logique. Celle qui est guidée à la fois par une recherche maximum d'efficacité et par un souci d'économie. C'est pour cela que nous avons choisi, non pas de dupliquer les lignes existantes, mais de les prolonger pour s'approcher un peu plus de chaque abonné.

Il existe en effet deux méthodes. La première, mise en place par plusieurs départements voisins, a consisté à créer un nouveau réseau, totalement indépendant de France/Télécom. Ceci représente quelquefois, plus de 50 millions d'euros pour le département. La deuxième méthode, celle que nous avons choisie, est plus économe et tout aussi efficace. Elle s'appuie sur le réseau de fibres optiques déjà installé sur le territoire par l'opérateur "historique". Parce qu'il faut savoir, que contrairement à certaines affirmations qui tendaient à faire croire que la fibre optique était absente des territoires ruraux, de nombreux centraux sont déjà connectés ainsi. C'est le cas pour le NRA de Villaines-la-Juhel, idem pour Courcité et pour un "central" situé à mi chemin entre Saint Mars de Désert et Saint Germain de Coulamer.

Nous avançons donc à pas de géant dans ces investissements pour l'aménagement des territoires en nous appuyant sur les équipements déjà présents. La ramification est de plus en plus fine. Certes, nous ne sommes pas en mesure, comme le font certains secteurs très urbanisés, de garantir la fibre à chaque domicile (la FTTH, Fiber tho the home). Le coût serait exorbitant. Mais chaque déploiement d'un bout de fibre optique est une avancée dans cette direction. Et puis il n'est pas utopique d'imaginer que des progrès soient encore obtenus pour permettre des connexions suffisantes à partir du fil de cuivre, qui continue en attendant, de nous relier au réseau.

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Tensions !

20 Octobre 2013 , Rédigé par Daniel Lenoir

Nous vivons une époque qui n'est pas formidable. Personne ne peut nier que déjà depuis quelques mois, l'impatience et l'incompréhension ont envahi un grand nombre de Français. Bien plus qu'une opposition frontale aux choix du gouvernement, c'est le sentiment d'être totalement déboussolé au regard des événements, que vit notre pays. Que ce soit sur le plan économique, où les licenciements s'accumulent dans des secteurs entiers et des régions entières sans qu'aucune mesure ne soit véritablement prise pour préparer un avenir industriel, ou que ce soit dans le domaine sociétal où la sécurité et l'immigration semblent se mélanger, créant un climat délétère en particulier dans les zones les plus populaires, nous avons l'impression d'une perte totale de contrôle de la part de nos dirigeants.

L'économie va mal !

N'y a-t-il pas un "ministre du redressement productif" ? En théorie, avec un intitulé pareil, son action devrait être porteuse d'avenir. Or, qu'entend-on de la part du ministre Montebourg ? Des grandes déclarations à chaque nouveau plan de licenciements. Des mises en demeure, des promesses d'accompagnement des salariés, "croix de bois, croix de fer si je mens...", mais inexorablement le tissu économique semble se déliter, victime à la fois de la concurrence internationale et du manque d'évolution d'entreprises vieillissantes.

L'économie Française est en difficulté et c'est peu dire. Elle subit de plein fouet cette mutation et son absence totale d'innovation dans certains domaines. Courir au secours de toutes les entreprises qui donnent des signes de faiblesse, ne peut pas constituer un plan de redressement productif. Nous pouvions attendre légitimement notre ministre du dit redressement, sur des programmes d'innovation, sur un plan industriel pour le renouveau de tel ou tel secteur, mais rien ne vient !

La société évolue, ses modes de vie, ses préoccupations et son mode de consommation aussi. Cela peut donner des perspectives de développement, mais pour cela il faut sortir des vieux schémas qui sont usés jusqu'à la corde. Chaque jour on nous rabat les oreilles avec cette idée de la croissance, sans jamais prendre le temps de regarder si cette perspective ne mérite pas une analyse plus fouillée.

Dans le domaine automobile par exemple, qui peut croire encore que nous allons devoir faire toujours plus de voitures ? Est-il cohérent de promouvoir, à la fois le transport collectif, voire le covoiturage, de combattre même l'étalement urbain, et en même temps de maintenir l'illusion que la production automobile peut repartir ? Quand en plus, pour des raisons d'inadaptation fiscale, les voitures étrangères nous arrivent à prix cassés, c'est la quadrature du cercle.

Et dans l'agroalimentaire, peut-on s'étonner que la filière bretonne s'effondre comme c'est le cas actuellement ? Une filière basée sur l'exportation de produits basiques. Les pays émergents ne sont-ils pas capables de se fournir leurs produits alimentaires ? Est-il étonnant que compte tenu de la tension sur les marchés des produits agricoles en particulièrement sur les protéines, les agriculteurs bretons connaissent quelques difficultés pour rivaliser avec leurs collègues du monde entier ?

Que l'on ne me dise pas que c'est la taxe poids lourds qui plombe l'économie Bretonne. Chacun sait que cette taxe est très édulcorée, chez nos voisins et au surplus, elle peut être un moyen de faire contribuer des transporteurs étrangers qui jusque là empruntent les routes Françaises sans verser la moindre contribution pour leur entretien.

Que l'on ne nous resserve pas non plus les vieilles recettes du productivisme à tout crin. La Bretagne regorge d'effluents d'élevage et en rajouter serait suicidaire pour cette région qui doit aussi préserver son activité de pêche, son aquaculture et son tourisme.

Faut-il également évoquer la transition énergétique ! Ce serpent de mer, qui fait bien sur l'affiche, mais qui peine à trouver du sens sur le terrain. Je n'ai pas besoin d'aller loin pour illustrer mon propos. Il me suffit de regarder les difficultés que rencontre l'entreprise MPO, jusque là leader dans le domaine des supports enregistrables (CD DVD, Blue Ray...), qui cherche depuis deux ou trois ans à développer un nouveau créneau en produisant des cellules photovoltaïques. Le maquis des mesures et des contre mesures sur le rachat de l'électricité et sur l'accompagnement des industriels qui innovent à fini par avoir raison de leurs ambitions.

La France parle de croissance, elle parle de transition énergétique, elle parle ... Mais elle ne définit jamais ce que cela peut avoir comme signification concrète.

A ce rythme là, je crains que de nouveaux plans de licenciements apparaissent ces prochains mois et notre Ministre du redressement viendra à nouveau tenir les mêmes discours. Comprend-t-il ce que veut dire transition énergétique, comprend-t-il ce que signifie économie verte, économie circulaire ? J'en doute quelquefois.

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Sapeurs pompiers volontaires : La reconnaissance, encore la reconnaissance !

16 Octobre 2013 , Rédigé par Daniel Lenoir

Ce weekend, se tenait à Chambéry, le 120ème congrès de la Fédération Nationale des Sapeurs Pompiers de France. Plusieurs ministres s'y sont rendus et le Président de la République a clôturé les travaux du congrès.

Pas une fausse note, pas une critique, tous les discours ont vanté l'engagement citoyen de ces "hommes et ces femmes du feu".

Mais ils ne peuvent pas seulement se payer de mots.

Certes, en France, leur présence répartie sur tout le territoire, y compris dans des secteurs très éloignés des autres services d'urgences, constitue un vrai atout pour la population. Ceci est rendu possible grâce essentiellement au "volontariat" pratiqué par plus de 190 000 sapeurs pompiers dont ce n'est pas le métier, mais qui sont formés autant que les professionnels pour venir à notre secours rapidement.

Cependant, un constat semble dominer aujourd'hui, c'est la baisse du nombre de vocations de sapeurs pompiers volontaires et également la suppression de certains centres de secours de petite taille. En France en effet, l'effectif global de SPV (sapeurs pompiers volontaires) a baissé ces 10 dernières années.

De ce point de vue, la Mayenne vit une situation plutôt privilégiée même si nous aussi nous avons connu une légère baisse des recrutements des SPV depuis un an qui fait suite à plusieurs années de progression qui nous ont fait atteindre le nombre maximum de 1350 SPV en 2012.

Que ce passe-t-il ?

A l'échelle de notre Département, ce léger tassement du recrutement s'explique me semble-t-il principalement par des ajustements de la part des chefs de centre qui ont pris en compte les nouvelles organisations où le nombre d'hommes et de femmes nécessaires pour faire décaler un engin a été réduit d'une personne. A titre d'exemple, un VSAV (l'ambulance) peut partir maintenant avec 3 personnes alors qu'auparavant, il en fallait 4.

Vous comprenez que dans cette situation, qui n'affecte en rien la qualité du secours (cette pratique existait déjà dans 50% des interventions, souvent faute de quatrième homme), incite les responsables à ne pas recruter au delà du nécessaire pour que chaque SPV puisse intervenir suffisamment souvent.

Concernant les centres de secours, là encore, la situation Mayennaise est particulière, si j'en crois ce que j'entends au niveau national. Nous comptons aujourd'hui 49 centres répartis assez équitablement sur tout le territoire Mayennais. La grande majorité a été remise en état ces 10 dernières années, souvent avec la contribution des communes ou des communautés de communes, au moment où ces centres ont été confiés officiellement au service départemental (SDIS). Mais quelques uns étaient restés vétustes et les conditions d’exercice des SPV devenaient quasiment indignes. Nous avons donc décidé l'an dernier, sans attendre le plan gouvernemental et avec le soutien financier significatif du Conseil général (50%), d'engager un programme de réhabilitation ou de construction pour 6 casernes sur 2 années. La première inauguration a eu lieu ce weekend à Lassay les Châteaux où un centre flambant neuf, est maintenant en service depuis la fin de l'été. Un autre va ouvrir avant la fin de l'année à Sainte Suzanne et le travail se poursuit pour les 4 autres sites. Ainsi, nous pourrons dire à l'issue de ce programme, que l'ensemble des centres Mayennais sont confortables et dignes des femmes et des hommes qui les fréquentent. Une particularité tout de même dans ce programme, c'est la fusion de 3 petits centres, proches les uns des autres et tous très vétustes, à l'ouest de Mayenne, qui en accord avec les pompiers, les maires et le SDIS, vont donner naissance à un centre plus important et neuf sur la commune de châtillon sur Colmont.

Plan d'action national pour les Sapeurs Pompiers Volontaires.

Comme je le disais en préambule, le congrès national qui s'est tenu ce weekend a permis de réaffirmer quelques grands principes qui caractérisent la France dans le domaine des secours et de la sécurité civile. Il a été aussi l'occasion de mettre noir sur blanc des mesures d'un plan d'action pour soutenir le volontariat. Cette "charte", qui comporte 24 mesures, est portée par le ministre de l'Intérieur lui-même. Elle rappelle les principales pistes, dont je viens de détailler les applications Mayennaises. Elle veut conforter, et c'est légitime, la place des volontaires dans l'encadrement des états-majors des SDIS. Elle évoque une adaptation du service civique pour les jeunes qui souhaiteraient s'engager dans le corps des sapeurs pompiers. Elle vise à garantir le pouvoir d'achat des SPV en faisant évoluer leurs indemnités au rythme de l'inflation. Elle insiste enfin sur la nécessité d'une plus grande reconnaissance par la Nation de ces femmes et ces hommes qui n'hésitent pas, souvent au péril de leur vie, à porter secours aux victimes pour une somme dérisoire.

Reste un sujet qui semble avoir été oublié dans ce plan, c'est la PFR (prestation fidélité reconnaissance) qui constitue une forme de petite retraite pour les SPV. Ce régime qui connait des difficultés en ce moment, avait été mis en place en 2005 lui aussi pour renforcer le volontariat en tentant de pérenniser l'engagement au delà des 10 ou 11 années que nous observons actuellement. L'effet escompté n'est pas venu pour le moment puisque la durée moyenne d'une "carrière" d'un SPV stagne toujours autour des 10 années. De surcroît, le système par capitalisation choisi par les responsables de l'époque laisse apparaître quelques failles. Il faudra bien que cette question soit à nouveau posée, d'autant que le contrat avec la compagnie d'assurances chargée de gérer ce fonds qui dépasse quand même les 550 millions d'€ arrive à échéance en 2015.

Nous n'avons pas fini de chanter les louanges de nos amis sapeurs pompiers. La population les aime. C'est bien normal. Nous aussi nous les aimons et nous les soutenons !

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Etudes et chantiers : Un partenaire privilégié.

5 Octobre 2013 , Rédigé par Daniel Lenoir

C'était un grand jour ! La formule est sans doute galvaudée, mais ce 05 octobre était en tout cas un moment agréable aux côtés des responsables et des salariés de l'association "Etudes et Chantiers" qui inaugurait ses locaux du 7 boulevard du Général de Gaulle à Villaines-la-Juhel.

Pour mes lecteurs Villainais, cette adresse évoque sans doute l'ancien bâtiment du "parc" de la DDE. C'est en effet dans ces anciens locaux dont le Conseil général était devenu propriétaire à l'occasion de la deuxième vague de décentralisation mise en place entre 2004 et 2006, que l'association régionale chargée de l'insertion a élu domicile.

c'est un aboutissement qui se sera fait attendre un peu. Il aura fallu, un concours de circonstance (un incendie qui a amené le Conseil général à rechercher une autre implantation), une volonté des responsables de l'association d'offrir des conditions correctes d'accueil de leurs stagiaires et salariés, et enfin des échanges fréquents entre les animateurs d' "Etudes et chantiers" et moi pour imaginer que ce local puisse devenir leur "camp de base" dont ils rêvaient depuis longtemps.

C'est chose faite, ils en sont propriétaires et nous pouvons maintenant avoir la quasi certitude que l'association restera implantée dans notre territoire du nord-est Mayennais pendant de nombreuses années.

Parce que nous en avons besoin.

Nous en avons besoin pour toutes nos actions de préservation des espaces naturels sensibles et notre secteur en est riche. Je pense aux interventions qui ont lieu chaque année dans la vallée de Saint Calais du Désert, sur le Mont Souprat, mais aussi au travail de défrichement qui est encore en cours sur la Corniche de Pail.

L'expertise d'"Etudes et chantiers" dans ce domaine, est essentielle pour nous, parce que les interventions sur ces territoires sensibles, nécessitent des moyens particuliers qui font souvent appel, d'abord aux bras des hommes (et des femmes) et quelquefois à la force animale. Inutile de vous dire, que ce genre de méthodes ne court pas les rues dans les entreprises forestières classiques.

Et puis "Etudes et chantiers" est une structure d'insertion. A ce titre elle bénéficie du soutien de l'Etat et des collectivités pour encadrer des personnes dont le parcours professionnel est souvent chaotique. Son recrutement permet donc d'offrir une occasion formidable de se réinsérer par le biais du travail.

Voilà pourquoi j'étais particulièrement heureux ce matin, de voir tous ces animateurs, tous ces salariés et ces stagiaires nous raconter leur parcours et visiblement "goûter" la qualité de l'espace dans lequel ils embauchent chaque jour pour partir entretenir nos paysages, nos chemins, nos rivières et au bout, espérer un emploi durable, parce que tel est bien l'objectif final.

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Rocade de Villaines : Un coup de gueule salutaire !

28 Septembre 2013 , Rédigé par Daniel Lenoir

Je ne peux que savoir gré à Jean Arthuis, Président du Conseil général de la Mayenne, d'avoir poussé un "coup de gueule" hier en ouverture de session de l'assemblée départementale à propos de l'inertie de l'état et particulièrement concernant les fouilles archéologiques sur le tracé de la rocade de Villaines-la-Juhel.

Mon exaspération est au comble aussi. Voilà plus de deux ans que nous sommes bloqués par des tracasseries administratives qui n'ont rien à voir avec la préservation de l'histoire, mais sont, au mieux, un ensemble de comportements tatillons de la DRAC (direction régionale des affaires culturelles) et au pire, une volonté d'influer dans l'attribution d'un marché public.

Je me serais bien passé de tous ces contretemps liés aux nouveaux dispositifs législatifs dits :" d'archéologie préventive" qui sont apparus il y a quelques années. Nous aurions d'ailleurs évité cela totalement si nous n'avions pas connu quelques freins locaux sur ce dossier, puisque les travaux d'aménagement auraient déjà été engagés avant cette loi, sans que cela nuise à notre connaissance de l'histoire. Mais c'est ainsi, alors patiemment, j'ai attendu que les procédures soient mises en oeuvre.

Au départ, il y avait une préoccupation louable. Les fouilles imposées dans le cadre de l'archéologie préventive avaient mis en évidence, l'existence de traces de nos ancêtres les gaulois, à l'endroit même où nous envisagions de construire la rocade. Il fallait donc prendre le soin de vérifier, avant de recouvrir totalement, si des éléments de l'histoire locale et de l'histoire tout court pouvaient se trouver détruits par les travaux.

Nos services des routes au Conseil général se sont mis en quatre pour trouver d'abord un modus vivendi avec la DRAC et ne réaliser des fouilles complémentaires, que sur les terrains qui risquaient d'être dégradés par les travaux. Ensuite, nous avons lancé un premier appel d'offres pour ces fouilles, mais ce marché s'est avéré infructueux parce qu'aucune entreprise, publique ou privée, ne pouvait intervenir dans le délai que nous souhaitions. Pour la petite histoire, une entreprise britannique avait répondu à cet appel d'offre.

Il nous a donc fallu faire un nouvel appel d'offre, sans délai de réalisation. Deux réponses nous sont parvenues. Une venant d'une entreprise privée, sérieuse, très souvent sollicitée dans la France entière, et une autre émanant d'une entreprise publique, bien connue elle aussi et non moins sérieuse. Il s'est trouvé que la première des deux, nous proposait un tarif inférieur à la deuxième. Nous avons donc logiquement (et par obligation légale) choisi la mieux-disante.

Ainsi, tout semblait pouvoir se régler avant la fin du premier semestre 2013. Mais c'était sans compter sur le pointillisme de la DRAC. Une première fois, cette direction sans doute au dessus de tout soupçon pour sa capacité à couper les cheveux en quatre, a récusé l'ingénieur qui devait conduire les investigations pour le compte de l'entreprise que nous avions choisie. Nous avons donc demandé qu'une autre personne nous soit proposée. Récusée à nouveau ! Nous sommes maintenant à la troisième proposition alors que chacun de ces spécialistes dont les compétences sont mises en doute par la DRAC des Pays de la Loire, travaille sans difficultés dans d'autres régions de France.

Cette obstination Dracienne a fini par instiller le doute dans nos esprits. Il est donc temps que cette affaire puisse connaître son aboutissement. Les terrains sont acquis depuis 4 ou 5 ans, pour certains, les entreprises locales attendent ce complément du désenclavement de Villaines-la-Juhel. La ville elle-même, qui a décidé de proposer les terrains proches de l'actuelle route départementale à l'urbanisation, attend aussi parce que la disparition des passages des camions sur cette portion située entre le carrefour Saint Georges et la route de la "Barratière" permettra un aménagement de quartier paisible.

Que les Gaulois se rassurent, nous sommes heureux de savoir qu'ils nous ont précédés sur ces lieux. Bien loin de nous est l'idée de faire disparaître leurs traces. Au contraire, nous ne rechignerons pas à faire figurer ces découvertes archéologiques sur tous nos documents historiques, culturels et touristiques, mais nous verrions aussi d'un bon œil le fait de pouvoir réaliser ce que collectivement nous avons décidé et que collectivement nous attendons en ce début du 21 ème siècle.

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Fusion des communautés de communes : Les statuts sont en cours d'adoption dans les Conseils municipaux.

13 Septembre 2013 , Rédigé par Daniel Lenoir

Nous avons donc, nous aussi, lors de la réunion du Conseil municipal de Villaines-la-Juhel du 09 septembre dernier, été amenés à débattre et à voter le projet de statuts de la nouvelle communauté de communes  qui sera effective le premier janvier 2014.

Ces statuts définissent les responsabilités, les compétences et l'ensemble du fonctionnement de la nouvelle entité. Premier point important, c'est le nom que portera cette nouvelle Communauté de communes. Ce sera : La Communauté de communes du mont des Avaloirs (CCMA).

Deuxième chose très précise elle aussi, c'est le lieu où sera implanté le siège social : Contre toute attente, ce sera à Pré en Pail, dans les locaux de l'actuelle Communautés de communes des Avaloirs (CCA).

Pour le reste, je ne vais pas vous détailler l'ensemble des statuts qui définissent poste par poste, action par action, la manière dont les services seront apportés à la population.

Ah ! J'oubliais de vous indiquer que pour les quelques mois qui précéderont le renouvellement des délégués communautaires issus des prochaines élections municipales, la présidence sera assurée par le président actuel de la CCA et le poste de vice président reviendra à celui de la CCV.

Curieuse manière de répartir les rôles, me direz-vous ? Cela peut surprendre en effet.

Et pourtant, j'ai voté ces statuts, comme j'avais voté la fusion en début d'année.

Nous sommes dans une telle période de transition avec le renouvellement de tous les conseils municipaux en mars prochain, que j'imagine mal que les choses ne soient pas à nouveau discutées quand les nouvelles équipes municipales auront pris leurs marques au sein de la communauté de communes.

L'avenir est à construire.

Ce qui est fait est fait. Les deux communautés de communes vont n'en faire plus qu'une dans quelques mois. Ce n'est donc plus le moment de s'apitoyer sur telle ou telle habitude que nous avions les uns ou les autres et que nous risquons de perdre, ou telle ou telle pratique qui changera aussi. J'apprends ici où là que des conseils municipaux votent contre les statuts, considérant qu'ils sont mal servis. Peut-être le sont-ils, et alors, il faudra rééquilibrer. En tout cas, je suis convaincu que la réussite de cette nouvelle aventure pour les 16 à 17 000 habitants que nous allons être prochainement dans cette CCMA, tiendra à la capacité ou non des responsables à travailler ensemble. Ce n'est pas parce qu'un territoire ce sera arc-bouté contre les autres, qu'il trouvera une meilleure place au sein de la communauté.

Même si la dimension de la communauté n'est pas celle que j'aurais préféré, je n'étonne personne en disant cela, je me place résolument dans une démarche positive et constructive.

Je vois autour de nous des territoires qui avancent en bonne intelligence, harmonieusement. Qui trouvent les uns et les autres, les places qui leurs reviennent, sans jalousie, sans rancoeurs. Je mesure leur capacité à progresser parce qu'ils ne se dispersent pas dans des querelles intestines. C'est cela que je souhaite pour notre secteur. Sinon, je sais que nous serons en décalage avec les  voisins et cela, compte tenu de la situation économique qui nous touche particulièrement, nous ne pouvons pas nous le permettre.

Alors bien sûr, la préoccupation première dont nous entendons parler maintenant, concerne l'échéance municipale. Pourtant, c'est au-delà que je regarde.  Les meilleures équipes municipales ne vaudront rien dans la communauté de communes si nous ne sommes pas aptes à nous entendre et à construire ensemble notre avenir.

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